L'Alliance fleuve Congo lancée par l'ancien président de la Céni réunit des représentants politiques, de la société civile et des groupes armés comme le M23.
Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu ce vendredi (15.12) à Nairobi au Kenya, Corneille Nangaa, l'ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), en République démocratique du Congo, a annoncé la création d'une coalition baptisée "Alliance fleuve Congo", une plateforme composite qui réunit à la fois des représentants politiques, de la société civile et des groupes armés comme le M23. L'objectif de cette annonce, peu de temps avant les élections, reste peu clair.
A cinq jours des élections, l'ancien président de la Céni, la commission électorale, explique que lui et les membres de cette coalition estiment, qu'à partir du 20 décembre prochain, Félix Tshisekedi ne sera plus le président de la RDC.
Des propos énigmatiques qui évoquent une "possible transition" qui permettra d'organiser de meilleures élections, a expliqué Corneille Nangaa au cours de cette conférence de presse.
Des propos flous
La coalition Alliance fleuve Congo précise qu'elle se base sur l'article 64 de la Constitution congolaise qui indique que "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".
Là encore, les intentions de cette nouvelle coalition restent peu claires : menace de coup d'Etat ou coup de bluff à quelques jours du scrutin présidentiel ?
De fait, un appel à rejoindre cette plateforme a été lancé aux partis politiques, à la société civile, aux forces de résistance et d'autodéfense populaires, à l'armée congolaise, ainsi qu'aux leaders communautaires et à la diaspora.
Cette Alliance fleuve Congo compte également la présence de nombreux groupes armés tels que le M23 et les Pareco au Nord-Kivu, les Twiraneho au Sud-Kivu ou encore les FRPI et les Zaïre dans l'Ituri, pour ne citer qu'eux.
Restaurer l'Etat de droit
Se voulant de la même veine que l'Alliance des forces démocratiques de libération qui, en 1997, avait renversé Mobutu Sese Seko, les membres de cette alliance considèrent que le gouvernement congolais actuel est, "incapable de restaurer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national".
L'Alliance fleuve Congo dit vouloir, "oeuvrer pour le bien-être des Congolais" et précise dans sa communication que le salut et le bien-être du Congo ne dépendent que des Congolais eux-mêmes.
La plupart des experts que nous avons contactés estiment qu'il est encore trop tôt pour évaluer la représentativité ou le potentiel de menace de cette coalition. A l'heure où nous bouclons cet article, le gouvernement congolais n'a toujours pas réagi à sa création.