Le député de l'opposition Dominique Yandocka arrêté vendredi matin à son domicile à Bangui est toujours détenu à la section de recherches et d'investigations (SRI). Il fait partie des opposants qui ne reconnaissent pas la nouvelle Constitution promulguée en août dernier en Centrafrique. Selon de nombreux témoins, son garde du corps a été tabassé par les forces de l'ordre pendant son arrestation.
L'arrestation du député Dominique Yandocka suscite une vague d'indignation de l'opposition centrafricaine. L'ancien Premier ministre Anicet George Dologuélé parle par exemple de « terrorisme d'État ».
Le BRDC, une plateforme qui regroupe les principaux opposants, condamne ce qu'elle qualifie de « dérive totalitaire » du président Faustin Archange Touadera. « On ne peut pas aller comme ça chez un député de la nation avec des hommes armés et le faire extraire de son domicile. Ce n'est pas du tout possible. Je condamne fermement cette arrestation arbitraire », a déclaré Armel Bodingar, président du mouvement des jeunes de l'opposition.
Le député de l'opposition Bernard Dillah s'est rendu avec plusieurs de ses collègues à la SRI pour rendre visite à Dominique Yandoka. « Je condamne de manière rigoureuse et énergique l'acte qui a été posé. Notre collègue doit être libéré sans condition. S'il a posé des actes qui vont à l'encontre de la loi, de la sécurité de l'État ou de qui que ce soit, il faut respecter la procédure en la matière », selon lui.
Les motifs de cette arrestation ne sont pas encore connus. Ni le gouvernement, ni l'Assemblée nationale ou le parquet de Bangui n'ont pour le moment réagi.