Tchad: Référendum constitutionnel - Au lendemain du vote, le pays scrute de près le taux de participation

Panneau de campagne pour le vote

Au lendemain du jour de vote pour le référendum constitutionnel, en attendant la proclamation des premiers résultats provisoires, tout le pays a les yeux braqués sur la question du taux de participation, un des principaux enjeux de ce scrutin.

Cette journée de vote a été marquée par une faible participation dans la capitale tchadienne, selon les médias locaux. Un avis partagé en aparté par plusieurs observateurs, même s'ils se disent tenus, à ce stade, « à un devoir de réserve », rapporte notre envoyé spécial à Ndjamena, Esdras Ndikumana.

Toute la journée, les électeurs se sont présentés quasiment un à un. Personne n'a vu les grandes files d'électeurs qui se forment habituellement devant les bureaux de vote dès 6h lorsqu'il s'agit d'une présidentielle ou de législatives, selon des dizaines de témoignages.

Zenab, la trentaine, habitant le 8e arrondissement de Ndjamena, a voté dans l'après-midi, en compagnie de quelques jeunes. Elle estime qu'il y a tout de même de l'engouement pour ce scrutin : « Nous sommes déployés. Vous avez vu l'aspect positif de ce référendum, vous avez vu devant le bureau de vote. Les Tchadiens sont conscients et sont aussi tous pressés d'un retour à l'ordre constitutionnel ».

« Même si je vote, c'est le oui qui va l'emporter »

Les deux camps avaient érigé le taux de participation comme le principal enjeu de ce référendum. Interrogé sur la faible affluence à ce scrutin, la Conarec, l'organe chargé d'organiser le référendum constitutionnel, n'était pas en mesure de donner de chiffre dimanche soir. Elle n'a pas non plus souhaité faire de commentaire sur le sujet.

Si les autorités de transition estiment avoir pris des dispositions pour organiser ce scrutin référendaire, quelques irrégularités sont pointées du doigt par certains observateurs, rapporte notre correspondant Olivier Monodji. Entre autres, la difficulté pour retirer les cartes d'électeurs, le retard dans l'ouverture des bureaux de vote, ou encore le faible nombre de bulletins « Non » disponibles.

« Je n'ai pas pu voter car je n'ai pas eu ma carte. Et je sais que même si je vote, c'est le oui qui va l'emporter », estime Jean de Dieu, un jeune fonctionnaire rencontré dans le 7e arrondissement de la ville de Ndjamena qui a refusé de voter.

Sans incident

Du côté de l'opposition tchadienne, qui avait appelé à boycotter ce scrutin afin de « délégitimer » une « dévolution dynastique » du pouvoir, on ne cachait pas sa joie à la fin de la journée de vote.

Le porte-parole du parti MPS Jean-Bernard Padaré, tout en concédant le caractère « frondeur » de Ndjamena, a estimé que l'intérieur du pays a largement compensé la faible participation constatée dans la capitale.

Le scrutin s'est passé sans un incident majeur. La présence des forces de sécurité était visible aux principaux points stratégiques de la capitale. Les commerces et autres services sont majoritairement restés fermés ce dimanche.

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