Un opposant politique et candidat annoncé à l'élection présidentielle de 2024 a été placé en détention vendredi 15 décembre. Moussa Diop, ancien responsable de la coalition présidentielle qui est passé dans l'opposition, a été inculpé pour, entre autres, « offense au chef de l'État », « actes ou manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves », « diffusion de fausses nouvelles » et « diffamation » après avoir dénoncé des contrats d'exploration de mines de diamants.
Tout est allé très vite. Lors d'une conférence de presse dimanche dernier, l'opposant politique Moussa Diop a dénoncé l'autorisation d'exploration de mines de diamants au nord du pays qui impliquent le président Macky Sall, l'ancien ministre des Mines Aly Ngouille Ndiaye - lui aussi candidat à l'éelction présidentielle de 2024 - et le célèbre homme d'affaires Jean-Claude Mimran. Des allégations démenties par les autorités et les deux autres parties impliquées.
Le lendemain, Moussa Diop a été arrêté puis placé sous mandat de dépôt vendredi dernier pour six chefs d'inculpation. Même si les allégations peuvent « ne pas être avérées », Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, déplore sa mise en détention.
Selon lui, « le pouvoir a saisi l'occasion pour envoyer en prison un candidat à la présidentielle qui n'est pas particulièrement dangereux mais qui est très critique ». Et avec ce cas, il envoie un message aux autres candidats : « s'ils adoptent la même attitude, ils peuvent finir en prison ».
Dans un communiqué, le ministère des Mines et de la Géologie a tenu à préciser que « le Sénégal s'est inscrit dans une démarche de transparence et de bonne gouvernance des ressources minérales » et que seuls deux permis de recherche de diamants sont en cours de validité au sud-est du pays, « sans résultat concluant » obtenus pour le moment. « Aucun autre titre minier portant diamant n'a été délivré à une quelconque entité », poursuit le ministère.