La guerre est déclarée entre l'ancien président sud-africain Jacob Zuma et son parti, le Congrès national africain (ANC). Lors d'une conférence de presse, Jacob Zuma a attaqué le parti au pouvoir et son président, Cyril Ramaphosa, l'accusant d'être aux mains du « capitalisme blanc » et disant ne pas reconnaître sa famille politique. Il annonce ne pas faire campagne pour l'ANC, ni voter pour le parti aux élections générales qui auront lieu l'année prochaine.
Jacob Zuma n'a jamais digéré d'avoir été poussé hors de la présidence en 2018 après des accusations de corruption. En conséquence, l'ANC va donc devoir affronter une nouvelle crise alors le que pays célébrait la journée de la réconciliation.
Jacob Zuma, lui, a profité de cette journée pour régler ses comptes avec sa famille politique et le chef de l'État. « L'ANC de Ramaphosa est le relai du capitalisme blanc », « l'ANC de Ramaphosa a déclaré la guerre contre les professionnels et les intellectuels noirs » ou encore « faire campagne pour l'ANC de Ramaphosa serait une trahison », a-t-il déclaré.
Jacob Zuma appelle donc à voter pour un nouveau parti, l'uMkhonto weSizwe (MK), qui reprend le nom de l'ancienne branche armée de l'ANC. Mécontent, le parti au pouvoir a déjà annoncé qu'il allait porter l'affaire devant les tribunaux pour préserver ce nom qui lui appartiendrait.
Cette dissidence pourrait soustraire de précieuses voix au parti présidentiel qui risque de perdre la majorité lors des élections de 2024, ce qui serait une première.
Dans sa soif de vengeance contre le président Ramaphosa, Jacob Zuma est prêt à affaiblir son propre parti qu'il refuse pourtant de quitter. Il dit mener une mission de sauvetage pour l'ANC, à travers ce qui ressemble davantage à une campagne de déstabilisation.