Les garden-partys dans les capitales du monde entier, sont des lieux de rendez-vous du gotha du monde politique, diplomatique, économique et artistique du pays sur invitation du chef de l'Etat et se tiennent le plus souvent dans les jardins des palais présidentiels « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. » Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857).
Là, effectivement tout est feutré et poli. Des mésententes politiques ? On les balaye d'un revers de la main, on préfère plutôt comparer discrètement les toilettes chics de telle ou telle dame, ou bien on parle, pour bien faire, de tel discours d'un personnage en vogue du moment, on y parle ou on s'y moque des mots de Poutine ou de ceux de Trump, histoire de se démarquer des banalités échangées çà et là. C'est ce qu'on appelle une réunion mondaine où les journalistes trouvent toujours des signes de rapprochements ou de fraîcheurs dans les relations antagonistes du moment. Il faut bien rendre compte qu'on était là et qu'on y a décelé un scoop.
Mais bien loin de ces ambiances feutrées, savez-vous que quelque part dans le monde, il y a des garden-partys qui détonnent de par leurs originalités par rapport aux images des gratins de tabloïdes. Nous voulons parler d'abord d'un pays loin des habitudes contemporaines mais très proche à l'heure de la mondialisation de l'information. Pour marquer sa popularité et l'amour de ses sujets pour lui. Mswati III, le souverain du Swaziland organise le plus grand party où tout le pays et les représentants diplomatiques sont tenus d'assister.
Le magazine Grazia, à grand tirage, rapporte que le monarque tient à marquer par une grande fête sa décision de présenter sa nouvelle fiancée choisie parmi les jeunes « beautés » de son royaume. L'heureuse élue bien que faisant partie d'un harem déjà bien bondé, est alors présentée en grande pompe à la Nation. Nous imaginons bien la « nouba » et la « bombance » qui mémorisent l'évènement que certains n'hésitent sûrement pas de qualifier de digne d'un « Babakoland ».
« Comparaison n'est pas raison » dit-on, mais plus près de nous, la cérémonie de l'investiture après la réélection de notre président est de très loin différente de la légèreté de l'objet cité précédemment, des festivités au Swaziland. Mais par contre, l'engouement populaire n'a pas son égal. Engouement vu à travers les patientes longues files pour participer à la fête. Des gens issues de toutes les couches sociales et formant une foule bigarrée où se côtoient guenilles et grande SAPE « La Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes ». Nul ne peut nier que malgré le caractère quelque peu champêtre des lieux, la solennité de l'évènement est à souligner, ce qui fait peut-être la singularité de notre « Barealand ».