Erik Nyindu, porte-parole du Président de la République démocratique du Congo
Plus de 40 millions d'électeurs congolais sont appelés aux urnes pour un scrutin présidentiel le 20 décembre 2023. 22 candidats se présentent à cette élection présidentielle. Parmi eux, le président sortant Félix Tshisekedi, et quelques grosses pointures de la vie politique congolaise. Erik Nyindu, porte-parole de Félix Tshisekedi, a accordé un entretien à Libération où il évoque les relations entre le Maroc et la RDC, la situation politique en RDC et la campagne de M. Tshisekedi pour son second mandat.
M. Nyindu, pouvez-vous nous parler du déroulement de la campagne pour le second mandat du président Tshisekedi ? Quels sont les principaux enjeux et réactions du public?
La campagne se déroule de manière dynamique et positive. Nous nous concentrons sur des thèmes clés tels que l'unité nationale, l'industrialisation et le renforcement des relations internationales. L'accueil du public est très encourageant ; les gens sont réceptifs à notre message de progrès et de stabilité. Le président Tshisekedi a une vision claire pour l'avenir de la RDC, et cela résonne bien avec nos citoyens.
Quels sont les principaux messages de la campagne de M. Tshisekedi pour son second mandat ?
La campagne de M. Tshisekedi se concentre sur le renforcement de l'unité nationale, la promotion de l'industrialisation et l'amélioration des relations internationales, notamment avec des pays frères comme le Maroc. Il s'agit de construire un avenir prospère pour la RDC, tout en renforçant nos liens avec des partenaires stratégiques.
Comment la situation de sécurité dans l'est du Congo est-elle gérée, et y a-t-il un parallèle avec la situation du Sahara marocain ?
La situation dans l'est du Congo est l'une de nos priorités. La stabilité de cette région est cruciale pour le développement économique. Nous observons un parallèle avec les défis auxquels le Maroc fait face au Sahara. Dans les deux cas, nous défendons la souveraineté et l'intégrité territoriales de nos nations. C'est un domaine où nos deux pays se comprennent et se soutiennent mutuellement.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience personnelle au Maroc, et comment cela influence-t-il votre vision des relations entre les deux pays ?
Ayant travaillé au Maroc, notamment à la direction de Medi1 TV, j'ai une compréhension profonde de la culture et des valeurs marocaines. Cette expérience a renforcé ma conviction que nos deux pays ont beaucoup à gagner en collaborant étroitement, tant sur le plan économique que culturel.
Et comment évaluez-vous l'état actuel des relations entre le Maroc et la RDC, comment envisagez-vous leur évolution ?
Les relations entre le Maroc et la RDC sont exceptionnelles et se renforcent de jour en jour. Notre président, M. Tshisekedi, met un point d'honneur à maintenir et développer ces liens, notamment en encourageant les investissements marocains en RDC. Nos efforts portent sur l'industrialisation, notamment dans l'agroalimentaire et la valorisation des minéraux, offrant ainsi de nombreuses opportunités aux investisseurs marocains.
Pouvez-vous nous parler de la robustesse des relations entre le Maroc et la RDC qui semblent avoir une signification historique et stratégique ?
Absolument. L'histoire entre nos deux nations remonte loin, solidifiée au travers des époques. Dès le début des indépendances africaines, le Maroc, sous la houlette du Roi Hassan II, a été un médiateur déterminant pour le Congo dans ses discussions avec la Belgique. Cette diplomatie pionnière est la pierre angulaire de notre collaboration actuelle.
Comment ces liens historiques se sont-ils exprimés au fil des ans ?
Le Maroc a toujours été un allié de premier plan pour la RDC, nous soutenant dans les périodes les plus critiques. Le don de soldats marocains pour la souveraineté de notre pays est un acte de fraternité gravé dans notre mémoire collective, forgeant ainsi des liens profonds entre nos nations et nos forces armées.
Et concernant le support politique et diplomatique ?
Le soutien a toujours été réciproque. Quand le Roi Hassan II a pris la décision de se retirer de l'OUA en 1984, le Zaïre de l'époque a été l'un des fervents opposants à cette décision, démontrant ainsi l'harmonie de nos orientations politiques et notre engagement pour l'unité africaine.
Comment décririez-vous les relations actuelles entre le Maroc et la RDC ?
Sous le mandat du président Tshisekedi, ces relations sont plus fortes que jamais. Ayant vécu une partie de son enfance au Maroc, le président Tshisekedi porte avec lui cette histoire partagée et l'insuffle dans notre coopération future, particulièrement à travers la Chambre de commerce et d'industrie Maroc-RDC, qui est un vecteur de dynamisation de nos échanges économiques.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux investisseurs marocains ?
La RDC est un pays riche en opportunités, avec un immense potentiel dans divers secteurs. Nous invitons les investisseurs marocains à explorer ces opportunités, assurés de trouver en RDC un environnement propice et accueillant. Notre collaboration peut conduire à une prospérité mutuelle et renforcer encore davantage les liens entre nos deux pays.
Un mot de fin sur cette relation bilatérale ?
La relation entre le Maroc et la RDC illustre parfaitement l'idéal d'une Afrique qui fait confiance à l'Afrique, conforme à la vision de nos leaders actuels et ancrée dans notre passé commun. Nous sommes résolus à maintenir cette collaboration bénéfique pour le développement de nos pays et du continent.