Congo-Brazzaville: Département du Pool - Le DDR à l'épreuve de sa mise en oeuvre effective

Prévu pour le 8 juin dernier, le lancement officiel du programme de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des ex-combattants continue de se faire attendre, au détriment des bénéficiaires qui s'impatientent et s'interrogent sur les vraies raisons de son non démarrage effectif, alors que les activités préparatoires à sa mise en oeuvre se poursuivent sans faille.

« De notre côté, tout est fin prêt avec les partenaires techniques pour que ce programme démarre. En ce qui concerne les aspects politiques à l'origine du report, cela relève du gouvernement », confiait, en juin dernier aux Dépêches de Brazzaville, une source proche du Haut-Commissariat à la réinsertion des ex-combattants.

Dans le cadre du lancement du DDR, plusieurs activités préparatoires et de sensibilisation se sont enchaînées à Brazzaville auprès des communautés bénéficiers. L'objectif étant de baliser le terrain afin que tout se passe comme envisagé d'accord partie avec les partenaires techniques et financiers dont le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La signature du plan conjoint de travail axé sur six points prévoyait les activités à mener avant, pendant et après le lancement du DDR.

En effet, confronté jadis à la question financière, laquelle semblait être résolue après le versement de la première tranche gouvernementale sécurisée dans le « basket-found » géré par le Pnud, en attendant la seconde qui est imminente, ce programme qui va de report en report est mis à rude épreuve pour des raisons diverses. L'un des freins serait, à en croire certaines sources, le chronogramme du gouvernement auquel s'ajoute les revendications de Fréderic Ntoumi Bintsamou qui n'aurait jusqu'ici pas trouvé gain de cause.

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Dans l'espoir de voir démarrer le DDR, les partenaires techniques et financiers ainsi que le Haut-commissaire continuent le travail, conformément au plan d'activité préparatoire au lancement de ce programme. « Les réunions se tiennent chaque vendredi à Brazzaville et les missions techniques sur le terrain se succèdent en vue de définir les axes d'intervention et les activités porteuse pour chaque district concerné par le DDR », a assure-t-on.

Du côté du Haut-Commissariat à la réinsertion dont la mission fondamentale consiste à préparer les conditions de démarrage de ce programme, le plan de travail semestriel conjoint couvrant la période de juillet à décembre 2023 poursuit son cours. Seulement, l'inquiétude est perceptible d'autant plus que ce programme prévu s'exécuter en quatre ans (2023-2026) connaît déjà un retard, alors que tout était bouclé est aperçu par les ex-combattants, principaux concernés. Ceux-ci se disent lassés de la longue attente et de vivre leur statut actuel. Chez les partenaires techniques, il suscite une crainte au cas où la situation viendrait à perdurer quand on sait que les fonds déjà alloués peuvent être réaffectés ailleurs où certains pays éprouvent également des besoins.

Financé à 8 milliards FCFA dont 6 milliards apportés par les partenaires et 2 milliards par le gouvernement congolais, le DDR a été élargi après un mémorandum d'entente à 160 000 bénéficiaires pour une base de 20 000 intégrant à la fois les ex-combattants, les membres associés et des communautés.

Cet élargissement au relèvement communautaire s'explique, selon le Haut-Commissariat à la réinsertion des ex-combattants, par la prise en compte de l'ensemble de la population affectée par les conflits. Outre les quatre composantes classiques, deux nouvelles qui s'y sont ajoutées tiennent compte du contexte global post-conflit dans le département du Pool et dans le pays. Celles-ci intègrent la prévention des conflits et d'aide aux communautés en vue de renforcer leur résilience et leur capacité de production des moyens de subsistance.

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