Afrique: Signature d'un accord de siège pour le lancement d'une première industrie pharmaceutique résiliente

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, à la signature d’un accord de siège entre la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique et le gouvernement rwandais, pays hôte, ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre opérationnelle de la Fondation.
18 Décembre 2023

Une étape historique a été franchie lundi dans un nouveau partenariat visant à permettre la construction d'une première industrie pharmaceutique résiliente et autonome lors de  la signature d'un premier accord historique entre la fondation africaine pour la technologie pharmaceutique et différents pays où seront implantées les premières usines pharmaceutiques sur le continent dont le Rwanda.

Lors des cérémonies tenues à Kigali au Rwanda, la Fondation a également signé un protocole d'accord avec la Banque européenne d'investissement afin de renforcer cette coopération.

La signature de cet accord intervient quelques mois après que le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé la création de la Fondation africaine pour les technologies pharmaceutiques en tant qu'organisme indépendant au mois de juin 2022.

Le travail de la Fondation, qui bénéficie d'un soutien technique et financier important à l'échelle mondiale et en Afrique, sera au cœur du secteur pharmaceutique africain, souligne un communiqué officiel rendu public à Kigali.

Selon la même source, il s'agit du premier genre d'initiative visant  à favoriser la collaboration entre les secteurs publics et privés en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et dans le reste du monde en développement en ce qui concerne le développement de l'industrie pharmaceutique.

Transfert de technologie

Le gouvernement rwandais a joué un rôle central dans l'ancrage de la Fondation et dans l'octroi de son statut d'agence internationale. Lors de la cérémonie de signature de l'accord, le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Dr Vincent Biruta, a déclaré qu'il était important de combler l'écart d'équité vaccinale entre les pays africains et les pays développés du monde.

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« Pour combler l'écart, nous devons continuer à investir dans la production pharmaceutique en Afrique et dans d'autres pays en développement », a déclaré l'officiel rwandais pour qui le transfert de technologies et de connaissances reste au centre des préoccupations pour le continent.

Selon lui, la nouvelle Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique aidera également l'Afrique à accéder rapidement aux dernières percées pharmaceutiques.

Commentant sur ces efforts, Le président du Groupe de la Banque africaine de développement,  Dr Akinwumi Adesina, a déclaré que la création de la Fondation était un gage que l'Afrique disposera de ce dont elle a besoin pour renforcer son système de la santé, qui doit inclure une industrie pharmaceutique africaine florissante et une santé de qualité.

« La technologie reste  le principal outil de transformation qui permettra le développement d'une industrie pharmaceutique compétitive dont l'Afrique aura besoin pour assurer la santé et le bien-être de tous ses habitants », a souligné M. Adesina.

Jusqu'à ce jour, La Banque africaine de développement s'est engagée à investir jusqu'à 3 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans le développement de produits pharmaceutiques dans le cadre de ses efforts visant à industrialiser l'Afrique et à réduire la dépendance du continent à l'égard des importations ».

Dans son intervention,  le Prof. Padmashree Gehl Sampath, directeur général par intérim de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, a signé au nom de la Fondation a l'importance de renforcer le secteur pharmaceutique africain au service du continent.

Dans la mise en exécution du projet, l'action de la Fondation a reçu un coup d'accélérateur majeur avec la signature d'un protocole d'accord entre la Fondation et la Banque européenne d'investissement.

Accès au financement

Il est prévu que ce protocole d'accord signé entre la BAD et  la Banque européenne d'investissement mobilisera de nouveaux instruments de financement pour surmonter les défaillances du marché et les investissements pharmaceutiques à travers l'Afrique.

D'après le communiqué, les deux organisations vont également exercer leur pouvoir de mobilisation pour davantage de financements publics et privés multilatéraux dans la production pharmaceutique dans le continent.

Dans sa réaction, Gelsomina Vigliotti, vice-présidente de la Banque européenne d'investissement, a déclaré que cette Banque s'est engagée à travailler avec ses partenaires pour renforcer la santé publique et l'innovation en matière de santé sur l'ensemble du continent africain. "Le renforcement de l'accès au financement reste  essentiel pour accroître l'investissement et l'innovation pharmaceutique en Afrique", a-t-elle fait remarquer.

L'Allemagne a été parmi les principaux bailleurs qui ont apporté  un grand soutien à la Fondation, conformément à son engagement fort en faveur de la production locale dans la région. Bärbel Kofler, secrétaire d'État parlementaire au ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement et gouverneur du Groupe de la Banque africaine de développement, a déclaré que cette initiative reste un grand privilège pour l'Allemagne de siéger au conseil d'administration de cette importante institution.

Parmi les institutions partenaires multilatérales dans cette initiative, il y a notamment  l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur General de l'OMS  a déclaré que l'organisation est fière de soutenir la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique et sa mission visant à accroître l'accès aux médicaments sûrs et efficaces pour le continent. "La santé n'est pas un privilège. C'est un droit de l'homme, qui fait partie intégrante du développement et de la durabilité", a-t-il déclaré.

Abondant dans le même sens, la Directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce, le Dr Ngozi Okonjo-Iweala, a quant à elle manifesté son soutien à la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, qui a été créée par la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique.

" Travaillons ensemble pour faire de la Fondation un modèle de réussite africaine", a déclaré le Dr Ngozi.

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