Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat le 20 décembre 2013, a livré un dernier meeting à 48 heures des élections générales en RDC. Un grand rassemblement à Kinshasa, clôturant une campagne sous tension. Reportage.
« Nous sommes pléthore pour soutenir le président de la République Fatshi Béton qui sera reçu 20/20 ! Nous voulons lui accorder un second mandat ! » Tubi, enseignant de 52 ans, est venu ce 18 décembre pour assister au dernier meeting de campagne de Félix Tshisekedi, qui brigue sa propre succession à la tête de la RDC, le mercredi 20 décembre 2023. Casquette sur la tête du « candidat numéro 20 » - celui attribué à Tshisekedi - Tubi enchaîne : « Il n'y pas d'autre conquérant. Il est le meilleur candidat. Nous avons confiance en lui. Il a construit des routes, résolu beaucoup de problèmes. Il a investi dans de nombreux territoires. »
« Cette campagne est l'expression même de la maturité du peuple congolais »
Un peu plus loin, Boniface, militant de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la formation qui soutient le chef de l'État, insiste : « Je vous assure que tout ce monde qui est venu, c'est sans que le moindre sou ne soit distribué comme ça se fait dans les autres états-majors. » Cet ingénieur agronome de 55 ans affirme : « Cette campagne est l'expression même de la maturité du peuple congolais. Elle est en train de démontrer à la face du monde que ce peuple se relève d'une situation que personne ne pouvait imaginer. »
Des milliers de personnes se pressent en ce lundi après-midi aux abords du terrain Sainte-Thérèse, situé dans le quartier 6, une zone résidentielle de la capitale congolaise, t-shirts ou chemises aux couleurs de celui qui a été élu en 2018. Certains paradent à plusieurs sur des motos ou à l'arrière de grosses jeeps. D'autres, comme Thérèse, infirmière de 30 ans, sont simplement venus assister par curiosité à ce grand rassemblement. « Je ne sais pas encore pour qui je vais voter, glisse-t-elle, discrètement. Je suis venu voir ce qu'il a à dire ».
Éducation, monnaie et guerre à l'est, au coeur du discours
C'est peu après 16h, après une série de spectacles et alors qu'une fine pluie intermittente s'est arrêtée, que le président fait son apparition pour un discours en lingala. Sur une grande estrade, pendant une grosse demi-heure, il est question de généraliser la gratuité de l'éducation, de lutter contre la dépréciation du franc congolais face au dollar américain (devise largement utilisée dans le pays). Mais ce sont surtout ses attaques contre le M23, une rébellion qui sévit dans l'est du pays, et le soutien que le Rwanda est accusé par la RDC et des experts des Nations unies d'apporter à ce mouvement, qui électrise la foule. Félix Tshisekedi promet qu'il répondra à toute provocation, y compris par la guerre. Il appelle enfin les électeurs à voter pour un Congolais et à faire obstacle au candidat de l'étranger, sans nommer l'un de ses 18 rivaux au scrutin.
« L'ambiance est au top. Il est vraiment le président du peuple, lance Tamaris, militant de l'UDPS. Il sera élu à 75% ». « Ce sera à 95% ! » surenchérit Alexis, électricien âgé de 50 ans, qui s'attend à un vote massif, mercredi.
