La commune de Joal-Fadiouth a abrité un panel autour de l'émigration irrégulière le week-end en prélude à la journée mondiale de l'émigration, regroupant des autorités de la municipalité et des hôtes de marque, professeur d'université à la retraite et un ancien ministre de la république en présence de madame Aissatou Sophie Gladima, la mairesse de la ville du président poète. En effet, la question a été abordée sous plusieurs angles, des causes aux conséquences pour se conclure des esquisses de solutions.
Selon la mairesse de Joal-Fadiouth, sa localité est un haut lieu de la pêche artisanale, mais aussi, un foyer émetteur de personnes faisant l'émigration irrégulière. Ceci explique pour elle, l'une des raisons essentielles pour organiser ce panel .Pour elle, des experts sont conviés pour aborder le phénomène sous ses angles. A l'en croire, des professionnels du ministère de la coopération. Joal est confronté à un problème d'insécurité selon l'édile de la ville car des candidats au voyage vers l'Espagne se rassemblent en préparant leur départ ou en le ratant s'y entassent et se confrontent à des difficultés.
Sur des propositions, la mairesse a loué les efforts accomplis. Elle a regretté les jeunes ayant bénéficié des financements de l'Etat pour des projets ficelés détournent cet argent pour aller en Espagne. En plus, des jeunes ayant bénéficié de séjours en Italie par le canal de la coopération ont refusé de revenir et ont fondu dans la nature. Ibrahima Niang, le professeur de sociologie, président de l'université Kocic Barma de Saint-Louis du Sénégal considère l'émigration clandestine marine comme un fait non fatal non banal. Selon lui , des contrôles plus stricts au niveau des frontières pourraient atténuer le phénomène avec des mesures d'accompagnement à l'endroit des prétendants au voyage par des politiques bien définies ,plus motivantes et plus efficace pour fixer les jeunes.
Il a proposé l'amélioration du secteur de l'informel pour mieux retenir ses acteurs de plus en plus tentés par les appels de l'Espagne .Ibrahima Samb ancien président du quai de pêche de Joal-Fadiouth s'est prononcé sur le phénomène de l'émigration irrégulière .Selon ses propos, les gens qui prennent la mer pour aller aux Iles Canaries (Espagne) sont en majeur partie du secteur informel et particulièrement des pêcheurs, mareyeurs ou maraîchers ou cultivateurs .Ils viennent en grande partie de toute les régions du pays pour embarquer à partir de Joal.
Selon ses propos, la cause principale n'est rien d'autre qu'une vie dans la précarité. Il a soulevé la raréfaction de la ressource pour les pêcheurs et même souvent confrontés à des ventes peu enviables de leurs mises à terre avec des prix très bas. Pour lui, la présence des bateaux chinois est à dénoncer car ils raclent les fonds marins. Le départ massif des pêcheurs vers l'Espagne a impacté le secteur et les équipages sont de plus en plus dégarnis. Les pirogues ayant des sennes tournantes partaient jadis vers les pêcheries avec quarante ou cinquante personnes et de nos jours, ils peinent à trouver une quinzaine ou une vingtaine de personnes pour faire une journée de pêche.