La SAVA, cette capitale de la vanille, cette région opulente qui mangeait à sa faim, commence à conjuguer le verbe «être riche» à l'imparfait.
L'histoire vire en eau de boudin. Ça ne va pas! Le prix de la vanille a connu une baisse considérable ces deux dernières années. Mains sous le menton, les affiliés de la filière ne savent quoi faire. Pour les planteurs, il faut agir en attendant, trouver une autre alternative pour survivre. Planter des khat à la place de la vanille... Un responsable de la ville de Sambava a demandé à un «commerçant vert», «juste un entretien avec un vendeur qui m'a dit qu'avant il était commissionnaire de vanille mais qu'il a dû faire le business de khat actuellement car c'est la seule issue.
Selon lui, il y a une demande au niveau local». Ainsi, les feuilles à effet stimulant inondent le marché. Les habitants préfèrent les mastiquer afin d'anesthésier la douleur de la crise. Certains ne cachent pas leur inquiétude, comme Emile Mahatana, un économiste originaire de la Région SAVA. « Sait-il une solution durable? Je n'imagine même pas l'effet que ça va produire. La vanille est plus qu'un produit de rente, c'est notre patrimoine.
Nous allons non seulement détruire notre identité, mais aussi sacrifier nos enfants», a-t-il martelé. Faut-il rappeler que de l'autre côté, à savoir la région DIANA, suite à la crise des années 1990, les habitants de Joffre-Ville, d'Antsalaka ont transformé leurs jardins potagers en champ de khat. Apparemment l'histoire se répète. Et, ce qui est étonnant, les intendants ne réagissent pas. La partie nord de Madagascar s'achemine vers une économie verte hallucinante...
Une autre dimension écologique jamais vue depuis soixante trois ans d'indépendance! Cela faisait plus de deux ans que les opérateurs froncaient leurs sourcils. Jusqu'ici personne n'allait à leurs secours. Que des paroles en l'air et des fausses promesses! D'après certains, la population de cette contrée se sent délaissée par le pouvoir central. C'est un virage de 180 degrés! La population de cette contrée a choisi une option d'échange assez étrange de leur propre gré, malgré eux! Cependant, ils espèrent encore que la crise prendra fin, et qu'après la tempête sera le beau temps.
Par ailleurs, les hauts responsables ont intérêt à étudier scrupuleusement le cas de la SAVA, le plus tôt serait le mieux. Bientôt, ce sera la saison de pluie. Vunérable aux aléas naturels, croisons les doigts pour que la localité ne sera pas secouée par un cyclone car les dégâts seront considérables. SAVA sera submergée par une sacrée crise!!
