Rabat, 18 déc (APS) - Le chef du laboratoire d'islamologie de l'Institut fondamental d'Afrique noire de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (IFAN-CAD), Djim Dramé, a mis en exergue, lundi, à Rabat, "le riche patrimoine arabo-islamique" dont dispose le Sénégal en parlant d'une "identité culturelle qui mérite d'être reconnue".
Le Sénégal "regorge d'un patrimoine religieux divers", a-t-il relevé en faisant notamment allusion à l'histoire des "daara" (écoles arabo-islamiques traditionnelles), aux manuscrits gardés dans les mosquées et les bibliothèques, et aux productions scientifiques.
M. Dramé faisait une communication sur le thème "transmission de la culture arabo-islamique au Sénégal : foyers d'enseignement de référence et méthodes pédagogiques", à l'occasion d'un colloque.
"Les pionniers de la culture arabo-islamique au Sénégal" est le thème de cette rencontre organisée à Rabat par l'Académie du royaume du Maroc et l'ambassade du Sénégal dans ce pays d'Afrique du Nord, lors de la célébration Journée internationale de la langue arabe.
Selon le chercheur sénégalais, le riche patrimoine arabo-islamique mérite d'être reconnu, car il constitue "une identité culturelle".
Djim Dramé a plaidé pour la construction de musées islamiques dans chaque capitale régionale du pays, pour une meilleure sauvegarde de ce qu'il considère comme des "trésors cachés".
Sa conviction est que "la valorisation des foyers religieux au Sénégal peut jouer un rôle déterminant pour booster le tourisme religieux", à l'instar d'autres pays comme le Maroc.
Le chef du laboratoire d'islamologie de l'IFAN-CAD a aussi plaidé pour la "redynamisation" de la coopération interuniversitaire.
Elle devrait permettre aux enseignants et aux chercheurs du royaume chérifien d'investir "ce champ scientifique, car il y a de la matière, des trésors cachés [...] qui peuvent faire l'objet d'une multitude de mémoires et de thèses".
De son point de vue, la vie et l'œuvre des pionniers de la culture arabo-islamique au Sénégal, leur érudition et la littérature sénégalaise de langue arabe demeurent "des aspects pas encore suffisamment étudiés".
M. Dramé dit considérer les pionniers de la culture arabo-islamique comme des "enseignants, des éducateurs, des prêcheurs de paix et des régulateurs sociaux bénéficiant d'une reconnaissance naturelle, d'une légitimité populaire et d'une assise sociale".