La nomination du Lt-Colonel Nzie Pierrot Narcisse en tant que juge d'instruction et Vice-président du Tribunal Militaire de Yaoundé a suscité des vagues d'interrogations et de spéculations au sein de la sphère judiciaire camerounaise. Bien que l'officialisation de cette nomination ne soit pas encore survenue, cette nouvelle a été largement anticipée par les observateurs avertis.
Cette nomination intervient seulement douze jours après ce qui est décrit par certains comme une "tentative d'évasion" de Amougou Belinga et Eko Eko. Cette tentative aurait été facilitée par une ordonnance de mise en liberté émise le 1er décembre dernier par le juge Sikati Kamwo II, qui aurait plus tard nié son implication dans cette décision, bien qu'il fût à l'origine de cette mesure. Cette action aurait indirectement abouti à son dessaisissement de l'affaire Martinez Zogo.
L'ordonnance Nº2307686 du lundi 18 décembre 2023, signée par le Colonel Misse Djone Beaudouin, président du tribunal militaire de Yaoundé, confirme cette évolution en attribuant désormais au Lt-Colonel Nzie Pierrot Narcisse la charge d'instruire l'affaire Martinez Zogo, tandis que le Lt-Colonel Sikati Kamwo II se voit écarté du dossier.
Cette décision de dessaisissement serait motivée par des doutes quant à la neutralité de Sikati Kamwo II vis-à-vis des parties impliquées, évoquant des relations potentiellement compromises entre le juge et les individus concernés par cette affaire. Des accusations de corruption planent également sur l'instruction menée par Sikati Kamwo II dans le dossier Martinez Zogo, des rumeurs évoquant des échanges financiers illicites pour influencer le tribunal et manipuler l'opinion publique via certains médias et lanceurs d'alerte.
Cette révocation s'inscrit dans le contexte de la dénonciation par l'ex-président du tribunal militaire de Bamenda, jetant ainsi le doute sur l'intégrité du magistrat Sikati Kamwo II. Ce dernier, récemment entendu par la Semil, se retrouve désormais dans une situation délicate, marquée par une perte de confiance émanant des parties impliquées.
Cette décision, bien au-delà d'un simple changement dans la structure judiciaire, semble refléter une lutte de pouvoir entre différents groupes.
Dans l'attente de développements ultérieurs, cette affaire soulève des interrogations sur la transparence et l'indépendance du système judiciaire au Cameroun, et suscite des inquiétudes quant à l'avenir des enquêtes en cours.