Tunisie: Nos clubs et les entraînements - Nous aimons tous gagner, mais combien aiment s'entraîner ?

19 Décembre 2023

Nos clubs se trouvent en conditions précaires parce qu'on ne prend trop au sérieux les entraînements. Sans oublier cette formule des deux poules qui a ralenti le rythme.

Ce titre est une citation du grand champion olympique Mark Spitz. Il avait fait cette déclaration pour expliquer comment il avait remporté sept médailles d'or aux Jeux de Munich en 1972. Les prestations en dents de scie des différentes équipes de football professionnel, tout aussi bien que celles de notre sélection nationale d'ailleurs, soulèvent bien des interrogations.

En sport, il n'y a pas d'à peu près. Il y a des règles et des obligations à respecter. L'entraînement au terme de toutes ces années, ces siècles pourrait-on dire, de recherches, d'expérimentation et d'études est devenu une science. On ne s'entraîne plus en s'adonnant à des courses dans la nature ou autour d'un terrain en soulevant des roches de plus en plus lourdes ou en grimpant tout au long d'une corde. C'est beaucoup plus profond que cela.

Aux côtés d'un entraîneur, il y a un «préparateur physique» (on s'astreint à des études spécifiques pour le devenir) qui travaille en fonction de ce qu'il a préparé comme programme en passant la nuit à observer les fiches individuelles, les analyses, les réactions de ses protégés. Tout compte, car parallèlement au travail collectif, il y a des exercices spécifiques, des entraînements particuliers qui se greffent et qui corrigent les insuffisances constatées au niveau du rendement individuel de chaque joueur.

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Ces joueurs qui tardent à se replier en défense et qui traînent, qui sont surpris par une balle, ces contrôles qui semblent anodins mais qu'on rate et qui privent le collectif d'une amorce de construction d'une attaque, etc. sont des insuffisances que l'on corrige en soignant la préparation physique. Parce que, tout simplement, l'état physique agit sur la concentration et la coordination d'un individu qu'il soit sportif ou un sédentaire pour qui «le lit est un entraînement pour le cercueil», tel que le dit Woody Allen. D'où une hygiène de vie irréprochable et un comportement responsable. L'exemple de Ronaldo qui, à près de quarante ans, est encore en pleine forme, est significatif.

Le résultat est là

C'est dur d'être en condition. Le grand champion Mohamed Ali avait reconnu qu'il «avait détesté chaque minute d'entraînement mais qu'il s'était dit : n'abandonne pas. Souffre maintenant et vis le reste de ta vie en tant que champion». Et nous nous souvenons tous comment il n'arrêtait pas de tourner autour de ses adversaires, léger et rapide dans l'attaque comme dans le repli. Le même raisonnement est valable en football comme dans n'importe quelle autre discipline. Et dire qu'il y a des joueurs qui créent des problèmes avant la préparation d'avant-saison, pour ne pas avoir à subir les dures séances de remise en condition.

Le programme actuel de nos équipes professionnelles ne semble pas convenir. A-t-on entendu l'avis du directeur technique national ? Ce directeur technique a-t-il choisi en toute âme et conscience cette formule de championnat à deux poules qui a considérablement réduit l'intensité de la compétition ? A-t-il constaté ces insuffisances et pensé à réunir les entraîneurs et les préparateurs physiques des équipes pour en discuter ? A-t-il les coudées franches pour en parler sans subir les foudres de ses employeurs ?

En toute franchise, nous n'avons pas à l'esprit des championnats qui, à travers le monde, se jouent en deux poules. Nous ne sommes pas dans les secrets des dieux, mais le résultat est là. L'état et les prestations des différentes équipes sont là pour prouver le contraire. Le meilleur préparateur physique du monde serait recollé pour son programme de préparation ou plus exactement pour le maintien de la condition physique de ses protégés avec ces arrêts, ces «matchs amicaux» que l'on est obligé de jouer pour éviter la chute de la pression et de la concentration des joueurs, ces trêves et ces interruptions qui faussent tous les calculs.

En Europe, on joue à une moyenne d'un match tous les trois jours et les joueurs gardent un rendement acceptable qui permet à leurs équipes respectives de disputer une compétition pleine, sans trop de blessures ni ennuis physiques.

Il y a quelque chose qui ne va pas.

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