Tunisie: La guerre à Gaza s'intensifie - La Tunisie accueille des blessés palestiniens

19 Décembre 2023

Une femme et ses enfants s'abritant sous le toit d'une maison éventrée à Rafah, dans le sud de Gaza, le 15 décembre© Mohamed ABED/ AFP

Dans le cadre de la mission nationale décrétée par le Président de la République, Kaïs Saïed, un avion a quitté Tunis tôt hier matin en direction du Caire. Cette mission a pour objectif le transport et l'accueil des blessés palestiniens avec le suivi médical qui s'impose.

Un deuxième convoi de blessés palestiniens au nombre de 53 est arrivé hier à Tunis à bord d'un avion Tunisair pour recevoir les soins nécessaires. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Mounir Ben Rejiba, a fait savoir que ces blessés sont accompagnés de leurs proches et ont pu être rapatriés grâce à la coopération avec les autorités égyptiennes. Notons qu'une ressortissante tunisienne blessée a été également rapatriée.

Des ambulances du ministère de la Santé, de la Protection civile et de la Santé militaire sont arrivées à l'aéroport pour transporter les blessés palestiniens vers plusieurs hôpitaux tunisiens.

Dans le cadre de la mission nationale décrétée par le Président de la République, Kaïs Saïed, un avion a quitté Tunis tôt ce matin en direction du Caire. Cette mission a pour objectif le transport et l'accueil des blessés palestiniens avec le suivi médical qui s'impose.

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Un avion militaire avait rapatrié le 3 décembre dernier 29 blessés palestiniens, victimes de la guerre israélienne contre Gaza, en provenance de l'aéroport égyptien d'Al-Arish. Le Président de la République avait annoncé que «les frères palestiniens seront reçus dans des institutions hospitalières publiques et privées qui ont exprimé leur volonté de participer à l'accomplissement de ce devoir sacré».

La normalisation avec un génocide

A Gaza, sur le terrain, l'image est toujours la même. Le ministère palestinien de la Santé a rendu public, hier, un bilan affligeant. Le nombre des martyrs frôle les 20 mille, et 52.286 blessés.

Ce bilan, qui témoigne d'une escalade alarmante depuis le dernier rapport diffusé vendredi dernier, où le nombre de décès était fixé à 18.800, souligne la gravité de la situation à Gaza. En effet, plus aucun mot ne peut décrire la situation catastrophique à Gaza. Au troisième mois des agressions sionistes contre le peuple palestinien, les crimes continuent au vu et au su de tous. Pire encore, les images d'enfants mutilés ne font plus réagir et le monde semble normaliser avec ce génocide.

Multiplication des bombardements aériens, maritimes et terrestres sur les différentes zones de Gaza où la résistance fait preuve de résilience héroïque et où l'offensive terrestre de Tsahal semble coincée dans un labyrinthe sans issue. Entre-temps, l'entité sioniste a développé une nouvelle stratégie de guerre pour faire monter la pression sur le Hamas : la famine.

Trop de civils tués

«Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre», accuse l'ONG Human Rights Watch, dans un rapport publié hier. «L'armée israélienne bloque délibérément l'accès à l'eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l'aide humanitaire, en détruisant, semble-t-il, des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie», assure l'ONG

Et comme toujours, en réponse aux accusations de Human Rights Watch, le gouvernement israélien qualifie l'organisation d'«antisémite et anti-israélienne». Il lui reproche notamment de n'avoir «pas condamné» l'attaque du 7 octobre par le Hamas.

Dans cette situation catastrophique, les efforts diplomatiques se poursuivent pour parvenir à un cessez-le-feu durable, mais ils semblent tourner en rond tant que l'entité sioniste refuse toujours tout arrêt de ses opérations militaires avant d'anéantir le Hamas. Un objectif jugé utopique même par les pays occidentaux étant donné que sur le plan militaire, il faudra des années pour l'atteindre tant que le Hamas bénéficie d'une infrastructure militaire labyrinthique très complexe.

C'est dans ce sens que la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna, qui était en visite dimanche en Israël, a critiqué le rendement militaire d'Israël dans cette guerre. «Trop de civils sont tués», a-t-elle déclaré.

Un tunnel sophistiqué découvert

Pour témoigner de la complexité de cette infrastructure mise en place, tout au long de plusieurs années, par le Hamas, un gigantesque tunnel a été découvert par l'armée israélienne ces dernières heures. En effet, Tsahal a affirmé dimanche avoir découvert «le plus grand tunnel» que le Hamas ait creusé. De vastes galeries s'étendent sur plusieurs kilomètres, qui débouchent à seulement quelques centaines de mètres des territoires occupés.

«Ce réseau massif de tunnels, qui se divise en plusieurs branches, s'étend sur plus de quatre kilomètres et n'arrive qu'à 400 mètres du point de passage d'Erez» entre Israël et le nord de la bande de Gaza, a-t-on indiqué.

Notons également que le tunnel découvert est équipé d'un système de canalisation, d'électricité, de ventilations, d'égouts, de réseaux de communication et de rails, a constaté un journaliste de l'AFP qui a pu s'y rendre. Sa dimension permettrait de faire même circuler de petits véhicules. Juste à l'issue de cette découverte, le Hamas a publié une courte vidéo illustrant ce tunnel et affirmant que sa mission est déjà accomplie sans révéler plus de détails.

Parallèlement, l'échange de tirs et de bombardement se poursuit entre le Hezbollah et l'armée sioniste. La situation est «tendue» et «dangereuse» dans le sud du Liban, avec la montée des tensions entre le Hezbollah et Israël, a souligné hier le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban. «La situation actuelle, comme chacun le sait, est tendue. C'est difficile, c'est dangereux», a déclaré à quelques journalistes le général espagnol Aroldo Lazaro Saenz.

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