Après deux ans et demi de régime militaire, le Tchad s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Plusieurs acteurs politiques dont l'ancien premier ministre Albert Paihimi Padacket ont appelé au boycott, mais un certain nombre d'électeurs ont fait le déplacement dans les quelque 22 700 bureaux de votes installés sur l'ensemble du territoire.
Le président de la transition Mahamat Idriss Déby, qui a accompli son devoir civique dans un bureau de vote installé devant son palais, estime que ce dimanche 17 décembre est une journée historique et pleine d'espoir pour les Tchadiens puisque c'est un grand pas vers le retour à l'ordre constitutionnel.
"J'ai suivi avec une très grande attention la campagne référendaire et j'ai constaté que la campagne s'est déroulée dans le calme et la sérénité", a-t-il dit, ajoutant qu'en tant président et garant de la transition, il "veillera personnellement à ce que le choix souverain du peuple tchadien soit respecté."
Dans son fief électoral du Chagoua, un quartier de N'djamena, Succès Masra, président du parti les Transformateurs, admet que des constitutions ont pu être approuvées sans référendum, mais il exhorte tout de même les Tchadiens à accomplir leur devoir citoyen.
Du côté des électeurs, les avis sont partagés. "Je ne suis ni pour le oui, ni pour le non", répond l'un d'entre eux, visiblement furieux, tandis qu'un autre dénonce : "Ce sont les mêmes personnes qui sont au pouvoir depuis plus 30 ans là est-ce que c'est normal ça ?"
Voter oui ne veut pas dire cautionner la dynastie en place au Tchad, prévient Succès Masra pour qui "il ne faut pas se tromper d'élection".