Dakar — L'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a procédé au lancement officiel de l'interopérabilité et du partage des infrastructures du secteur postal, a constaté l'APS, mardi, à Dakar.
"L'interopérabilité et le partage des infrastructures postales portent principalement sur les relations entre les opérateurs et l'encadrement du régulateur, pour permettre au marché d'aboutir à un fonctionnement optimal et au secteur de trouver une meilleure situation d'équilibre", a expliqué son directeur général, Abdou Karim Sall.
Le lancement de l'interopérabilité et du partage des infrastructures du secteur postal font partie d'une réforme entreprise par l'ARTP pour améliorer les performances de ce secteur, selon M. Sall.
Cette initiative est l'une des innovations menées par l'instance de régulation, avec un "objectif principal" qui est de "placer le secteur postal dans une nouvelle ère de croissance et de développement ancrée dans le numérique", a précisé Abdou Karim Sall.
Selon lui, ces innovations sont mises en oeuvre avec le souci, pour les pouvoirs publics, de défendre les droits des consommateurs et de préserver l'environnement numérique.
"Une bouffée d'oxygène"
L'interopérabilité et le partage des infrastructures du secteur postal sont "un enjeu majeur pour les opérateurs, les consommateurs, le régulateur et toute l'industrie postale", a souligné le directeur général de l'ARTP.
À ce jour, 17 opérateurs postaux, la société nationale La Poste et 16 opérateurs privés titulaires d'une licence d'exploitation, exercent leurs activités au Sénégal, selon Abdou Karim Sall.
"L'objectif poursuivi par l'ARTP est de renforcer la concurrence sur le marché des services postaux et de promouvoir le développement des usages pour toutes les catégories de clientèle, à savoir les individus, les ménages, les entreprises et l'administration", a-t-il souligné.
L'interopérabilité et le partage des infrastructures du secteur postal sont fondamentaux dans un contexte marqué par la multiplicité des opérateurs postaux et la faiblesse des revenus générés, avec un chiffre d'affaires de 17 milliards de francs CFA en 2022, a signalé Mahamadou Diaïté, le directeur général de La Poste.
La faiblesse du chiffre d'affaires de l'activité postale est aux antipodes du dynamisme du secteur des télécommunications, qui, selon M. Diaïté, a généré plus de 630 milliards FCFA , "rien que pour le segment des communications électroniques", durant la même année.
"Le partage des infrastructures est salutaire et bénéfique à plus d'un titre, car un manque de rentabilité de certaines infrastructures de La Poste installées dans les zones les plus [enclavées] du pays montre qu'un tel projet pourrait constituer une bouffée d'oxygène et permettre aux opérateurs privés d'avoir une présence effective dans ces zones", a expliqué Salif Sow, un représentant des opérateurs privés.
Selon lui, La Poste doit s'ériger en locomotive du secteur, car elle est le dépositaire du service public postal sénégalais, avec un maillage complet du territoire national.