Madagascar: Élections législatives - Vers la mise en place d'une coalition de l'opposition pour avoir la majorité

Les prochaines législatives risquent de mettre le régime dans une position inconfortable.

L'année 2024 sera également une année électorale. Outre les élections communales, les législatives auront des enjeux importants, notamment la constitution de la majorité à l'Assemblée nationale.

La course à Tsimbazaza se trouve parmi les grands rendez-vous politiques de l'année 2024. L'idée commence à émerger au niveau de l'opposition sur la composition des candidats et des listes qu'elle mettra en lice. D'après les informations, une coalition de l'opposition, formée par les principaux partis des candidats qui ont fait barrage à Andry Rajoelina durant la présidentielle, est en gestation. L'objectif est d'avoir le plus de sièges possible pour former une majorité au sein de l'Assemblée nationale. Même si l'identité des partis qui roulent pour cette éventuelle alliance n'est pas encore dévoilée. Il s'agit des principaux partis qui ont déjà une longue expérience électorale et ont des députés élus lors de la dernière législature. En effet, le Collectif des candidats a déjà fait noter que la lutte prendra plusieurs formes, et cette stratégie en est certainement une.

Proposition de loi. L'opposition reste toutefois sur ses exigences avant de prendre part à cette joute électorale. Pas plus tard que ce lundi, le Collectif des candidats a fait savoir, dans une déclaration commune, que « le Collectif des candidats est prêt à affronter toutes les élections quand des mesures concrètes seront prises pour améliorer l'environnement électoral et lorsque toutes les lois seront respectées ». Une proposition de loi relative aux élections a été d'ailleurs déjà déposée auprès de l'Assemblée nationale afin d'améliorer l'environnement électoral à Madagascar, compte tenu des recommandations des observateurs électoraux nationaux et internationaux. Il reste à savoir si dans la composition actuelle de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les partis membres du Collectif des candidats accepteront de prendre part à ces élections si cette proposition de loi est prise en considération.

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Cohabitation. En tout cas, avec la notoriété de ces partis dans leur fief respectif, le régime peut avoir certaines craintes. En effet, personne n'ignore que le Tiako i Madagasikara (TIM), le Hery Vaovao ho an'i Madagasikara (HVM), le Malagasy Miara-Miainga (MMM), le Malagasy Tonga Saina (MTS), le Tsara Tahafina, le Firaisankinan'ny Tia Tanindrazana (FTT), le Mihava Tour, le An'i Kristy, l'Antoko Politika Madio (APM) ou encore le FMI Malagasy et l'ARB auront leurs mots à dire, jusqu'à pousser le régime à la cohabitation, s'ils gardent leur unité. Avec « la maison orange » gangrenée actuellement par la compétition interne, les prochaines législatives risquent de mettre le régime dans une position inconfortable. Le débat sur l'article 54 de la Constitution reviendra sûrement sur le tapis. Selon l'alinéa 1 de cette disposition constitutionnelle « le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée nationale ». Néanmoins, la composition du nouveau gouvernement, avec l'ouverture annoncée par le président Rajoelina, portera certainement un coup à la solidarité fragile de l'opposition.

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