Afrique: Le conseil d'administration du FMI achève les premières revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit et approuve un accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité en faveur de la République islamique de Mauritanie

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Washington. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les premières revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit (FEC/MEDC) en faveur de la République islamique de Mauritanie, et approuvé la demande de modification des critères de performance pour fin décembre 2023 concernant les réserves internationales nettes et les avoirs intérieurs nets. Le conseil d'administration a également consenti une dérogation pour non-respect du critère de performance sur la non-introduction et la non-modification de pratiques de taux de change multiples. L'approbation du conseil d'administration permettra de mettre immédiatement à la disposition de la Mauritanie 16,10 millions de DTS (21,52 millions de dollars). Le conseil d'administration du FMI a également approuvé un accord de 31 mois au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant total de 193,2 millions de DTS (environ 258,21 millions de dollars).

La croissance économique devrait ralentir à 4,8 % en 2023, contre 6,4 % en 2022, et l'inflation devrait poursuivre sa tendance baissière, en s'établissant à 4,5 % fin 2023, contre 11 % en 2022. Les perspectives économiques demeurent toutefois incertaines.

Le programme de réforme économique de la Mauritanie, appuyé par les accords FEC/MEDC avec le FMI, vise à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire, à consolider les bases d'une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté. Ce programme repose sur trois piliers : i) l'amélioration du cadre budgétaire à moyen terme afin de maintenir la viabilité budgétaire, de réduire progressivement l'endettement du pays, de lisser la volatilité liée aux ressources du secteur extractif et de protéger les dépenses sociales ; ii) le renforcement des cadres de politique monétaire et de change et le développement des marchés monétaires et de change, pour mieux maîtriser l'inflation et rendre l'économie mauritanienne plus résiliente face aux chocs exogènes ; iii) des réformes structurelles visant à renforcer la gouvernance, la transparence et le secteur privé, en améliorant le climat des affaires et l'inclusion financière.

L'accord au titre de la FRD contribuera à renforcer la résilience face au changement climatique et à consolider le cadre de l'action publique, de façon à profiter au maximum des synergies avec d'autres financements officiels et à mobiliser des financements d'origine privée. Les réformes portent sur les domaines suivants : i) l'intégration du climat dans la gestion des finances publiques (GFP) et la gestion des investissements publics (PIM), ii) la protection sociale contre les chocs climatiques, iii) la décarbonation, iv) le renforcement du cadre institutionnel de gestion de l'eau. Les décaissements s'effectueront selon le rythme de mise en oeuvre des réformes.

Évaluation du conseil d'administration[1]

À la suite des délibérations du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Grâce à des politiques solides, au soutien des bailleurs et à la normalisation des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, la croissance économique de la Mauritanie est restée forte en 2023. L'inflation a reculé, le déficit du compte courant s'est réduit, les réserves internationales sont restées à un niveau convenable et les résultats budgétaires sont demeurés conformes à l'objectif de réduction de la dette extérieure que se sont fixées les autorités à moyen terme. »

« La mise en oeuvre par les autorités d'un ancrage budgétaire contribue à protéger les dépenses publiques de la volatilité des prix des matières premières et à stabiliser la dette. Une politique budgétaire disciplinée qui préserve les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales contribuerait à une croissance plus élevée et plus verte tout en maîtrisant la dette. Dans ce contexte, il sera important d'augmenter les recettes intérieures afin de créer une plus grande marge de manoeuvre budgétaire, de rééquilibrer les dépenses publiques en limitant les dépenses courantes non ciblées, et d'améliorer l'efficacité de l'investissement public. »

« Pour ancrer l'inflation à un niveau modéré et en prévision de l'introduction d'une nouvelle plateforme interbancaire de change en décembre 2023, qui permettra à la Mauritanie de passer progressivement à un taux de change plus flexible, la banque centrale a adopté, à juste titre, une orientation de politique monétaire plus restrictive. La poursuite d'une telle orientation, en étroite coordination avec l'exécution du budget, contribuerait à contenir la liquidité du système bancaire, à ancrer l'inflation et à favoriser l'essor des marchés interbancaires. Un suivi attentif de l'évolution du secteur financier s'impose pour renforcer la résistance du secteur bancaire face aux chocs. »

« L'exécution résolue des réformes structurelles est essentielle pour soutenir une croissance plus élevée, plus inclusive et diversifiée et davantage tirée par le secteur privé. Les priorités incluent la promotion de l'inclusion financière et l'atténuation des difficultés causées par le changement climatique et la mise en oeuvre du plan d'action en matière de gouvernance pour améliorer le climat des affaires. »

« La poursuite de la mise en oeuvre des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit, et des mesures de réforme ambitieuses visant à répondre aux vulnérabilités liées au changement climatique, qui bénéficient du soutien de la nouvelle facilité pour la résilience et la durabilité, représentent des politiques et des réformes crédibles pour relever les défis auxquels la Mauritanie fait face à moyen et long terme et catalyser des financements supplémentaires. Le programme vise en particulier à maintenir les réserves au-dessus du seuil d'adéquation, au cours de la phase d'assouplissement progressif du taux de change, à renforcer les cadres politiques et à promouvoir une croissance durable et inclusive. Les accords contribueront également au développement du capital humain, à la croissance du secteur privé et à la réduction de la pauvreté, et à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à ses effets.»

Mauritanie : Principaux indicateurs économiques, 2021-23

Taux de pauvreté : 28 % (2019)

Quote-part : 128,8 millions de DTS

Population : 4,4 millions (2018)

Principales exportations : minerai de fer, poisson, or

2021

2022

2023

Est.

Proj.

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB réel

0.7

6.4

4.8

PIB réel y compris industries extractives

-19.2

18.3

11.6

PIB réel hors industries extractives

6.0

3.3

3.2

Déflateur du PIB

7.5

2.2

3.3

Prix à la consommation (fin de période)

5.7

11.0

4.5

(en pourcentage du PIB hors industries extractives, sauf indication contraire)

Opérations de l'administration centrale

Recettes et dons

28.6

30.2

29.0

Hors industries extractives

20.4

21.9

23.5

Impôts

14.7

16.1

17.8

Industries extractives

5.3

6.1

3.4

Dons

2.9

2.2

2.1

Dépenses et prêts nets

26.2

34.6

31.4

Courantes

16.4

20.8

19.9

Capital

9.8

13.8

11.5

Solde primaire (hors dons)

0.6

-5.4

-3.5

Solde global (en pourcentage du PIB)

1.9

-3.6

-1.9

Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/

52.4

47.3

46.9

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

20.4

3.1

8.0

Crédit au secteur privé

8.4

13.0

5.0

Balance des paiements

Solde des transactions courantes (en pourcentage du PIB)

-8.6

-16.6

-12.2

Hors importations de biens d'équipement financées sur ressources extérieures

1.0

-4.7

-4.5

Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/

2,347.5

1,876.6

1,892.8

En mois d'importations prospectives hors industries extractives

8.2

6.6

6.4

Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/

4,203.6

3,970.2

4,098.5

En pourcentage du PIB

46.1

40.5

40.0

Taux de change effectif réel

...

...

...

Postes pour mémoire :

PIB nominal (en millions de dollars)

9,126.0

9,799.4

10,243.1

Prix du minerai de fer (dollars/tonne)

158.2

120.7

101.5

Sources : autorités mauritaniennes ; estimations et projections des services du FMI.

1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018.

2/ À partir de 2021, y compris la dette renégociée, précédemment passive, envers le Koweït.

3/ Hors recettes tirées du Fonds national de revenus des hydrocarbures.

[1] À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de présidente du conseil d'administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d'administration à l'adresse suivante : http://www.IMF.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm

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