Les autorités algériennes ont initié une série de consultations avec des différents signataires de l'accord de paix d'Alger de 2015. A cet effet, plusieurs délégations des groupes armés signataires dudit accord ont fait le déplacement de la capitale algérienne. Pour rappel, ces consultations interviennent après la prise de Kidal par les forces armées maliennes depuis maintenant plus d'un mois. Si fait que l'on se demandait si ce fameux accord de paix n'avait pas volé en éclats. Qu'à cela ne tienne ! Les consultations entamées par Alger, sont à saluer pour peu qu'elles arrivent à réconcilier les différentes parties en conflit.
Car, on ne le dira jamais assez, toute guerre finit autour d'une table. Mais comment convaincre les autorités maliennes de revenir à la table de négociations alors qu'elles ont obtenu par la guerre en si peu de temps ce qu'elles n'ont pas pu obtenir, en dix ans, par le dialogue. Cela dit, dans l'hypothèse d'éventuelles négociations, les colonels au pouvoir à Bamako, présentement en position de force face aux rebelles en déroute, voudront certainement dicter leur loi. Surtout quand on sait pour bien des Maliens, les accords de paix de 2015 étaient perçus comme une humiliation d'autant qu'ils semblaient faire la part belle aux groupes armés rebelles. C'est donc l'occasion pour Bamako de prendre sa revanche.
Bamako se doit de faire montre de dextérité pour trouver le juste milieu afin d'assurer le retour d'une paix durable
Par ailleurs, un autre élément de taille, est que, dans la crise qui a secoué et qui continue de secouer le Mali, les négociations et les accords n'ont jamais permis de voir le bout du tunnel. Bamako en tirera-t-elle leçon ? Bien malin qui saura répondre. Du reste, depuis la prise de Kidal, les rebelles jouent les victimes, accusant sans cesse les autorités maliennes de violer l'accord d'Alger en reprenant les combats et en violant les droits humains. Que dire du jeu trouble des autorités algériennes dans cette crise malienne depuis ses débuts ?
En effet, pour beaucoup, l'Algérie est perçue comme la base arrière des groupes armés rebelles qui sévissent dans le Nord-Mali. En tous les cas, la proximité entre Alger et certains leaders de groupes armés du septentrional malien, n'est plus à démontrer. A preuve, l'Algérie ne s'est jamais senti inquiétée par ces hommes armés souvent en intelligence avec les groupes terroristes. Et ce n'est pas un hasard si c'est à Alger que les anciens occupants de Kidal demandent l'asile. Toutefois, au-delà de la volonté d'Alger de rester dans le jeu, Bamako se doit de faire montre de dextérité pour trouver le juste milieu afin d'assurer le retour d'une paix durable. On le sait, Kidal a été prise par les FAMa, la fleur au fusil. Les maîtres des lieux ont pris la clé des champs et se trouvent ainsi dans la nature avec armes et munitions. Et Dieu seul sait leur capacité de nuisance !