Sénégal: Balance des paiements - Un déficit de 62,2 milliards en 2022

20 Décembre 2023

Le solde global de la balance des paiements du Sénégal est ressorti déficitaire de 62,2 milliards en 2022 après un excédent de 142,2 milliards en 2021. Ce décompte est imputable à un déficit du compte courant plus élevé qui n'a pu être compensé par les entrées de capitaux.

Le déficit commercial se creuse d'année en année. En 2022, il a fortement augmenté pour s'établir à « 3.010,1 milliards », du fait principalement des importations de « produits pétroliers et alimentaires », impactées par la flambée des cours mondiaux consécutive au conflit russo-ukrainien, a dit le ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba. Il présidait hier, mardi 19 décembre, à Dakar et pour la seconde fois consécutive, la journée de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal. Justifiant ce déséquilibre sans fin de la balance commerciale, par le niveau des importations largement tiré par celles des biens d'équipements, notamment les matériels de transports et les machines et moteurs, le ministre admet qu'il convient de relever le comportement positif des exportations avec une « structure de plus en plus diversifiée et une progression de 22,5% comparée à 2021 ».

Plus de 1.700 milliards d'apport des migrants

Parlant du déficit du compte des services, il renseigne que celui-ci a augmenté de 10,9% pour atteindre 1.530,6 milliards. Cette déroute est largement imputable à la hausse des coûts du fret et des autres services aux entreprises, notamment dans le secteur des hydrocarbures. Cependant, « une reprise a été notée dans le secteur touristique après les restrictions liées à la Covid-19 », souligne-t-il. Quant aux comptes extérieurs 2021, ils font ressortir une forte résilience des transferts des migrants qui affichent une progression de 4,8% à 1.700,8 milliards, soit 9,8% du Produit intérieur brut (Pib).

%

Espérant fructifier cette manne financière, le ministre a fait savoir que des réflexions sont en cours pour mieux organiser ces ressources aux fins d'une « orientation vers l'investissement productif, en toute sécurité ». Au total, le déficit courant a pu être notablement couvert par des entrées de capitaux, notamment les investissements directs étrangers, les ressources mobilisées sur le marché financier sous-régional et les concours financiers accordés aux opérateurs économiques résidents sous forme de crédits commerciaux.

Pour l'année 2023, les projections de la balance des paiements reflètent la décélération des prix internationaux des matières premières, la poursuite du resserrement des conditions financières internationales et une croissance économique interne relativement modérée. Ainsi, selon le ministre Mamadou Moustapha Ba ; « il est attendu une réduction sensible du déficit du compte courant et un niveau soutenu d'entrées de capitaux ». Cette dynamique devrait se maintenir en « 2024 », relève le ministre avec le démarrage de la production des gisements de pétrole et de gaz. Ce qui lui fera dire qu'il en résulterait une « baisse drastique du déficit courant ». Enfin, le ministre n'a pas manqué d'appeler à la consolidation des politiques économiques, à accentuer les réformes structurelles pour assurer la stabilité et la croissance de l'économie nationale.

Le Directeur national de la Bceao, Ahmadou Al Amine Lo,

parlant des défis et opportunités pour parvenir à ramener le déficit du compte courant aux alentours de 5% du Produit intérieur brut (Pib), dira quant à lui qu'il requiert de mener à bon terme les politiques en faveur de « la transformation structurelle de l'économie sénégalaise ».

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.