65 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur métier en 2023, contre 88 l'année précédente. Mais cette baisse globale cache un phénomène très alarmant c’est-à-dire la forte hausse du nombre de journalistes tués en zones de conflit, lit-on dans un communiqué de l’Unesco daté du 19 décembre parvenu à notre rédaction.
Pourtant, c’est dans ce type de situation que le travail des journalistes est le plus crucial, pointe lundi Audrey Azoulay, Directrice générale de l'Unesco, dans le même communiqué, à l'occasion d'un bilan annuel du nombre de journalistes tués.
« Je rends hommage à tous ces professionnels des médias et réitère mon appel à tous les acteurs concernés pour qu'ils mobilisent les moyens nécessaires à garantir la protection des journalistes en tant que civils, comme le stipule le droit international », poursuit-elle.
En 2023, le document atteste qu’au moins 38 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions dans des pays en conflit, contre 28 en 2022 et 20 en 2021.
Une grande majorité des meurtres liés aux conflits découlent des affrontements en cours au Moyen-Orient. Ainsi, selon la même source l'Unesco a signalé 19 décès en Palestine, 3 au Liban et 2 en Israël depuis le 7 octobre. Il s’y ajoute l'Afghanistan, le Cameroun, la Syrie et l'Ukraine qui ont également enregistré au moins deux meurtres chacun.
Le document indique que ces chiffres n'incluent pas les décès de journalistes et de professionnels des médias dans des circonstances sans rapport avec leur profession, qui ont également été signalés en grand nombre en 2023.
Ces tragédies, ajoute-t-il, ne sont par ailleurs que la partie émergée de l'iceberg : les infrastructures et les bureaux des médias ont été largement endommagés et détruits.
Cette tendance inquiétante survient en dépit d'une diminution notable du nombre total de meurtres de journalistes dans le monde par rapport à l'année dernière (65 contre 88), renseigne le communiqué.
La même source assure que cette évolution mondiale s'explique par une baisse significative des meurtres en dehors des zones de conflit, qui ont atteint leur niveau le plus bas depuis au moins quinze ans, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, où 15 meurtres ont été signalés, contre 43 en 2022.