Tunisie: Regard d'expert | Helmi Bouabsa, chargé de mission à la NEO BTE (Nouvelle agence virtuelle de la Banque de Tunisie et des Emirats) à La Presse - «La transformation numérique du secteur bancaire est un processus complexe et continu»

20 Décembre 2023
interview

Pendant ces dernières années, le digital a connu des évolutions majeures en matière d'inclusion financière, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour un plus grand nombre de personnes à accéder aux services financiers.

Comment les banques se transforment-elles de l'intérieur pour s'adapter à la nouvelle donne technologique ?

Pour s'adapter à la nouvelle donne technologique, les banques se transforment de l'intérieur de plusieurs façons. En effet, elles investissent dans les nouvelles technologies, permettant ainsi l'automatisation des tâches, l'amélioration de la précision et la rapidité de leurs services, et de mieux connaître leurs clients. Elles repensent leur culture et leurs processus incluant la promotion d'une culture de l'innovation et de la collaboration, et l'adoption de processus agiles. Cela permettra aux banques d'évoluer rapidement et de répondre aux besoins changeants de leurs clients.

Elles mettent l'accent sur la formation et le développement des compétences de leurs employés pour s'adapter aux nouvelles technologies. Elles encouragent la formation continue pour que leur personnel soit compétent dans l'utilisation des outils numériques et comprenne les enjeux liés à ces technologies émergentes. La transformation numérique du secteur bancaire est un processus complexe et continu. Les banques qui s'adaptent le plus rapidement et le mieux à cette nouvelle donne technologique seront les mieux placées pour prospérer à long terme.

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Selon vous, qu'est-ce qui a amené les banques à repenser leur business model et se tourner vers le digital ?

Plusieurs facteurs ont incité les banques à revoir leur modèle économique et à s'orienter vers le numérique. Commençons de prime abord par l'évolution des attentes des clients, c'est-à-dire que les consommateurs recherchent une expérience bancaire plus rapide, pratique et accessible. Le numérique offre la possibilité d'accéder aux services bancaires à tout moment, de n'importe où, répondant ainsi à ces attentes croissantes. Par la suite, les avancées technologiques, dont l'émergence de nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle, la blockchain, les applications mobiles et la biométrie ont offert aux banques des outils pour optimiser leurs services, automatiser les processus et réduire les coûts opérationnels.

N'oublions pas que la concurrence accrue, qui résume l'arrivée des fintechs et des entreprises technologiques dans le secteur financier, a créé une concurrence intense pour les banques traditionnelles. Pour rester compétitives, elles ont dû repenser leurs offres et adopter des solutions numériques. Le passage au numérique permet aux banques de réduire les coûts liés aux succursales physiques, d'améliorer l'efficacité opérationnelle et de proposer de nouveaux services à moindre coût, ce qui les rend plus rentables et efficaces.

Les réglementations et les normes ont encouragé l'ouverture et la sécurisation des données bancaires, favorisant ainsi l'intégration de solutions numériques et la collaboration avec des tiers.

En somme, l'évolution des attentes des clients, les avancées technologiques, la concurrence croissante, la recherche de rentabilité et les réglementations ont tous contribué à pousser les banques à repenser leur modèle commercial et à se tourner vers le numérique pour rester compétitives et répondre aux besoins changeants de leurs clients.

Quelles sont les principales évolutions qu'a connues le Digital pendant ces dernières années ? (secteurs public et privé, données, chiffres, procédures, réglementations...) ?

Malgré l'évolution de l'expérience client en matière de services digitaux, 36% seulement des Tunisiens âgés de plus de 15 ans ont un compte bancaire en 2021 selon le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé "Base de données Global Findex 2021 : inclusion financière, paiements numériques et résilience à l'ère du Covid-19".

La stratégie nationale en matière d'inclusion financière vise à accroître l'accès à l'éducation financière à tous les citoyens tunisiens. C'est dans ce cadre qu'un protocole d'accord a été signé entre la Banque Centrale de Tunisie (BCT) par l'intermédiaire de l'Observatoire de l'Inclusion financière (OIF) et l'Organisation internationale du travail (OIT). Ce partenariat est important pour la promotion de l'éducation financière et l'amélioration de l'inclusion financière dans le pays. Ce partenariat s'étend sur plusieurs domaines et cible divers bénéficiaires, tels que les jeunes, les femmes rurales, les Tunisiens résidents à l'étranger (TRE), les entrepreneurs...

Pendant ces dernières années, le digital a connu des évolutions majeures en matière d'inclusion financière, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour un plus grand nombre de personnes à accéder aux services financiers. Les principales évolutions qu'on peut citer : l'émergence des applications bancaires mobiles a révolutionné l'accès aux services financiers. Les individus peuvent désormais ouvrir des comptes, effectuer des transactions et accéder à des services bancaires essentiels via leurs smartphones, éliminant ainsi les barrières géographiques et temporelles. Les entreprises de technologie financière (Fintech) ont introduit des solutions novatrices, telles que les portefeuilles électroniques.

Les institutions financières ont développé des comptes sans frais minimum et des services bancaires en ligne pour éliminer les obstacles financiers et rendre les services accessibles à un plus large éventail de personnes, y compris les populations à revenu modeste. Ces évolutions dans le domaine du digital ont considérablement élargi l'accès aux services financiers pour de nombreuses personnes qui étaient auparavant exclues du système financier traditionnel, contribuant ainsi à réduire les inégalités et à promouvoir une inclusion financière plus large et équitable.

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