Congo-Brazzaville: Desserte en eau et électricité - 'Publiez ce que vous payez' fait un constat préoccupant

La coalition " Publiez ce que vous payez Congo" a présenté à la presse, le 19 décembre, son rapport 2023 réalisé sur le suivi de l'investissement public, dans les secteurs de l'énergie et de l'hydraulique. Ce rapport qui présente des constats et conclusions a été publié à l'occasion d'une conférence de presse animée par son coordonnateur national, Christian Mounzéo, accompagné de Brice Mackosso et Rita Mabyalhat

"Publiez-ce que vous payez Congo" a mené des investigations sur un échantillon de cinquante-deux projets ciblés relevant des lignes budgétaires prévues au titre de l'investissement du budget du ministère de l'Energie et de l'Hydraulique pour les exercices budgétaires 2020, 2021 et 2022, dans le souci de contribuer à l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'électricité.

Les résultats de cette étude, la première à être réalisée dans ce secteur, présentent des constats et conclusions préoccupants. En effet, sur l'ensemble des projets scrutés, vingt-huit, soit 58%, relèvent du secteur de l'énergie et vingt-quatre représentent 42%, concernant le secteur de l'hydraulique.

La classification des projets, selon leur niveau d'exécution, montre que sur les cinquante-deux projets suivis, 10% seulement sont achevés dont 2% en cours de réalisation contre 75% non exécutés. Mais, outre cette classification, l'information n'a pas été disponible pour 15% de projets.

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Cependant, pour mettre en lumière les défis liés à l'accès à l'eau, "Publiez ce vous payez" a mené une enquête auprès de 1731 abonnés de Energie électrique du Congo et 1080 abonnés de La Congolaise des eaux. Les résultats concernant cette enquête dressent un tableau combinant difficulté d'accès à la ressource énergétique et hydrique et injustice dans la tarification entre Brazzaville et Pointe-Noire alimentée pourtant par une centrale qui s'y trouve.

D'après le rapport, les projets achevés et fonctionnels en partie représentent un pourcentage de 4% des projets de l'hydraulique, à savoir le projet d'achèvement des travaux de forages d'eau à Komono centre, la poursuite des travaux de construction du système d'adduction d'eau potable hérités du Projet d'urgence de relance d'appui aux communautés.

Les projets achevés et fonctionnels représentent 13%. Il s'agit du projet d'achèvement des travaux des forages d'eau à Allembé centre, l'extension du réseau d'eau d'Allembé et Komono aux villages environnants.

Dix-sept projets font partie de ceux non exécutés, soit 75% des projets hydrauliques. Il s'agit de la construction de plusieurs systèmes d'adduction d'eau potable, l'alimentation en eau potable et assainissement des villes de Loudima et Pointe-Noire. Les projets dont l'information n'a pas été disponible représentent 8%.

Concernant la desserte en électricité, les répondants se sont prononcés sur la régularité de la fourniture de l'électricité, les coupures et les délestages. Ainsi, sur 1721 personnes interrogées, 3% estiment que leurs ménages sont régulièrement alimentés contre 60% qui dénoncent une électrification non régulière, et 37% restent sans avis.

Par contre, le mode de paiement est aussi variable d'une ville à une autre. Il est bimensuel dans les deux grandes villes, à savoir Brazzaville et Pointe-Noire, malheureusement la facturation diffère d'une ville à une autre. La facture forfaitaire payée 15 000 F CFA à Brazzaville est payée à 34 000 FCFA à Pointe-Noire...

Ce rapport souligne, sur la base des informations reprises dans la loi de règlement des budgets ciblés, pour 2020- 2021, un écart considérable entre les taux d'exécution des budgets du ministère de l'électricité et de l'hydraulique et les réalisations de terrain suivant chaque service.

Devant ce constat très alarmant, notamment le problème du décaissement des fonds destinées à la réalisation des projets, la faible volonté du gouvernement de disponibiliser les financements pour la relance des projets, la faible collaboration interministérielle, la confusion dans les actions à réaliser, la non interpellation des opérateurs non respectueux de leurs engagements, la faible capacité de rendement de certaines structures hydrauliques, mauvaise gestion des ouvrages et l'abondant pour d'autres.

"Publiez ce que payez" recommande au gouvernement de veiller à ce que les informations publiques soient accessibles et disponibles sur les sites web du ministère, de vulgariser le plan d'action des reformes permettant le passage au budget programme, de diligenter le traitement des dossiers de relance des projets récupérés par l'Agence nationale de l'hydraulique…

Au ministère de l'Energie et de l'Hydraulique de divulguer sur son site web les projets retenus annuellement, le taux d'exécution des budgets et les réalisations, de faire un état des lieux des tuyaux abimés à ciel ouvert et de procéder à leur réparation en vue d'éviter l'infiltration des eaux souillées. Aux parlementaires, la coalition leur demande de suivre l'exécution des projets de ce ministère dans leurs localités respectives, d'identifier les projets à problème et susciter leur finalisation.

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