Alors que des élections générales ont lieu en République démocratique du Congo, la cheffe de la Mission de l'ONU dans le pays Bintou Keita a appelé les partis politiques et leurs candidats à garder leur calme, en attendant l'annonce des résultats par la Commission électorale indépendante (CENI).
La dirigeante de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a aussi appelé les candidats, leurs partis, ainsi que la population en général à éviter les rassemblements inutiles autour des bureaux de vote pour prévenir les risques d'affrontements.
Réitérant l'appel de l'ONU en faveur d'un processus électoral pacifique et inclusif, Mme Keita a exhorté la population congolaise et les acteurs politiques à exercer sereinement leur devoir civique et à respecter strictement les lois du pays.
La Représentante spéciale de l'ONU pour le pays a également félicité les missions nationales d'observation électorale pour leurs efforts visant à garantir un processus crédible et a réitéré le soutien continu du Secrétaire général au peuple congolais dans sa quête de paix, de démocratie et de stabilité.
Les Congolais se sont rendus aux urnes ce mercredi 20 décembre 2023 pour élire le président de la république, des députés nationaux et provinciaux, ainsi que des conseillers municipaux dans les communes et les chefs-lieux des provinces.
Forte affluence dans les bureaux de vote, incidents à Tshikapa et Kenge
Des reporters de Radio Okapi, la radio de l'ONU en RDC gérée par la MONUSCO, ont été déployés dans certains territoires et villes du pays pour suivre le déroulement des opérations électorales. Certains notent entre-autres une forte affluence des électeurs dans les bureaux de vote et ce, malgré le démarrage tardif des opérations, le dysfonctionnement de machines à voter ou encore des incidents, notamment à Tshikapa où la police a dû tirer des coups de feu pour calmer les manifestants.
Soupçonnant des agents de la CENI de vouloir modifier les votes ou de bourrer des urnes dans certains centres de vote, la population de Tshikapa s'est soulevée dans l'après-midi en s'attaquant aux kits électoraux. La police est intervenue pour calmer la situation.
Des incidents ont également été signalés à Kenge, où un agent de la CENI a été séquestré avant d'être exfiltré par la police.
Difficultés logistiques
Sur le plan logistique, le déploiement tardif du matériel de vote et des dysfonctionnements de machines à voter ont retardé le début des opérations dans plusieurs centres de vote - notamment à Kinshasa, dans le Kwango, le Kwilu ; dans les territoires de Manono dans la province de Tanganyika ; ou encore à Aketi, dans le Bas-Uele, où, jusque tard mercredi après-midi, le vote n'avait pas encore démarré.
Des difficultés pour les électeurs de retrouver leurs noms sur les listes électorales, la non-maitrise du fonctionnement du dispositif électronique de vote ou encore des cas de témoins empêchés d'accéder dans les bureaux de vote - dans certains centres de vote à Bandundu-ville ou encore de Lubumbashi ont également ralenti le déroulement des opérations.
Ces obstacles ont entraîné de longues files d'attentes devant les bureaux de vote dans plusieurs localités du pays, les populations étant sorties en nombre pour exprimer leur suffrage.
Autre élément à saluer, la possibilité donnée aux électeurs ayant perdu ou détenant des cartes d'électeurs défectueuses de voter après avoir retrouvé leurs noms sur les listes affichées devant les bureaux de vote.