Sénégal: Vers la validation d'outils sensibles au développement local inclusif

Dakar — Des élus locaux, des membres de la Fédération sénégalaise des associations de personnes en situation de handicap (FSAPH) et des spécialistes du budget prennent part à Dakar à un atelier d'analyse du budget des collectivités locales en vue de valider et d'y inclure des outils sensibles au handicap et au développement local inclusif.

"Une révision des outils d'analyse du budget devrait permettre avec les élus locaux et les membres de la FSAPH de permettre aux personnes en situation de handicap d'apporter leurs contributions, poser leurs problèmes et leur façon de voir les choses pour qu'on puisse améliorer la gouvernance au profit de l'inclusion", a expliqué le président de l'Union des associations des élus locaux (UAEL), Amadou Oury Diallo.

Il s'agit d'aller vers un budget participatif pour prendre en compte l'inclusion sociale, notamment les besoins spécifiques des enfants en situation de handicap en leur permettant d'être dans le système éducatif avec des infrastructures et des offres de formation adéquates, a t -il souligné lors d'une rencontre tenue mardi au siège de la Cellule d'appui aux élus locaux (CAEL) à Dakar.

"Un budget participatif consiste à faire des forums dans les quartiers, à inclure les personnes en situation de handicap pour recueillir leurs avis et leurs besoins", a souligné Amadou Oury Diallo.

Pour le président de l'UAEL, il s'agit, avec ces outils, de "travailler à l'inclusion totale de l'ensemble de nos concitoyens (...) en situation de handicap dans nos collectivités territoriales".

"Si nous voulons gagner la bataille du développement, il faut des soins de santé pour tous, mais également un système inclusif d'éducation et de formation qui ne laisse personne en rade", a dit M. Diallo.

Dans l'approche du budget sensible au handicap, "il ne faut pas oublier les enfants déficients auditifs et mentaux qui sont les plus marginalisés et qui n'ont pas souvent accès à l'école", a -t -il souligné.

Ainsi, des ateliers seront organisés dans les régions pour l'appropriation de cette dimension inclusion dans l'exécution du budget pour la prise en compte des besoins des populations sans exclusion, a t -il relevé.

"Le budget participatif doit pouvoir prendre en compte l'inclusion sociale notamment la santé et l'éducation qui est fondamentale et essentielle dans tout ce que nous sommes en train de faire au niveau de nos collectivités locales", a dit le président de l'UAEL.

Pour le résident de la FSAPH, "la prise en charge des enfants à besoins spécifiques est très minime au niveau des collectivités territoriales, notamment leur éducation en l'absence d'établissements spécifiques pour les enfants sourds muets et les enfants mal voyants entre autres".

"Il y a plusieurs types de déficience avec des besoins spéciaux qui doivent être pris en charge", a souligné Moussa Thiaré.

Il a rappelé le principe de non-discrimination avec son corollaire de conditions permettant à tous les enfants d'être à l'école avec un encadrement approprié en fonction de l'état de handicap.

A l'endroit des élus locaux présents, il a relevé que "l'essentiel c'est de comprendre que c'est un processus pour viser des actions spécifiques à l'endroit des personnes handicapées".

Le président de la FSAPH, lui-même déficient visuel, par ailleurs directeur de la division de la vie universitaire et service à la communauté à l'UCAD, il est important de "faire le suivi pour accompagner les mairies à exécuter leurs budgets sensibles au handicap, surtout des enfants en faisant la veille".

L'éducation inclusive, a t-il dit, suppose la scolarisation des enfants en situation de handicap. C'est à la fédération de faire un plaidoyer pour que le ministère de l'Education nationale puisse valider le document de politique en matière d'éducation inclusive.

"Tant que ce document n'est pas validé, il sera très difficile pour les collectivités territoriales dans leur budget et dans leurs stratégies d'intégrer la question du handicap", a dit Moussa Thiaré.

Le coordonnateur de la CAEL, Mamadou Diouf, a souligné que c'est le troisième atelier pour travailler avec les collectivités territoriales pour un budget inclusif qui prend en compte le handicap notamment l'éducation des enfants.

Cette rencontre entre dans le cadre d'une convention entre l'UAEL, l'organisation SightSavers et la Fédération des associations de personnes handicapées pour travailler sur un budget participatif qui prend en compte l'inclusion des personnes en situation de handicap notamment les femmes et les jeunes.

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