Alors que l'ancien footballeur devrait passer le flambeau à son successeur Joseph Boakai en janvier, il a dû recadrer ses diplomates suite à un imbroglio à l'ONU. Mardi, lors d'un vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit à Gaza, certains se sont prononcés contre une nouvelle résolution appelant à une « cessation urgente des hostilités ». Et ce, à l'encontre de la position officielle du Liberia.
Dans un communiqué publié tard mardi, le ministère libérien de l'Information a déclaré que ses diplomates ont voté sans l'aval de George Weah qui « en tant que président, a le dernier mot sur la politique étrangère ».
L'identité de ces diplomates n'a pas encore été dévoilée. D'après les observateurs, la représentante permanente du Liberia était absente lorsque son pays a voté contre un cessez-le-feu à Gaza. Le seul État africain à prendre une telle position.
Cette décision a vivement été critiquée par la population libérienne qui reste très attachée aux droits du peuple palestinien. Sous le feu des critiques, George Weah a même dû intervenir auprès de l'Assemblée générale pour annuler le premier vote et demander un nouveau, cette fois, en faveur du cessez-le-feu
« La plupart des diplomates agissent sans respecter les consignes »
Comment expliquer un tel imbroglio ?« Il existe aujourd'hui un fossé entre le président, les diplomates et le ministère des Affaires étrangères », selon Ibrahim Al-bakri Nyei, politologue. Et d'ajouter sur ces dissensions internes : « La plupart des diplomates agissent sans respecter les consignes du ministère de l'Intérieur. Le président est largement critiqué dans tout le pays pour avoir laissé cette situation se produire et pour n'avoir réagi qu'après le vote ».
L'intervention de George Weah auprès de l'ONU s'explique donc aussi par sa volonté de préserver une bonne image aux yeux des Libériens et de ne pas être perçu comme un président qui cautionne la souffrance des Palestiniens, et ce avant son départ le 22 janvier prochain.