Au Cameroun, il s'agit de l'une des conséquences directes du dialogue national entamé en 2019. L'État a officiellement lancé ce lundi à Yaoundé son chantier de reconstruction dans les zones en proie à des tensions depuis 2016. Le nom de ce projet est le PPRD, le Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Avec notre correspondant à Yaoundé, Alphonse Tebeck, et la traduction de Guillaume Thibault, du service Afrique de RFI
Le premier volet de ce chantier est rendu possible grâce à des prêts bancaires notamment de la Banque islamique de développement. Près de 24 milliards de francs CFA, 35 millions d'euros. Ce premier décaissement est essentiel tant les attentes sont grandes. Lors de son discours, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a évoqué les rudes conditions de vie de la population. « Le plan présidentiel, c'est la mise en oeuvre des recommandations issues du grand dialogue national. Notamment de restaurer des conditions de vie des populations touchées par des années de crise », a-t-il dit.
Le plan de reconstruction voulu par le président Paul Biya est prévu en trois étapes. Et ce prêt de la Banque islamique de développement doit permettre de lancer la première phase dans 47 communes ou tout est à reprendre, a reconnu le ministre de l'Économie Alamine Ousmane Mey. « La première phase porte sur la reconstruction, la réhabilitation des infrastructures de base. Il est question d'assurer le retour à l'éducation, à l'enseignement, la reconstruction des infrastructures de santé », explique-t-il.
Ce premier prêt de 24 milliards de francs CFA est donc une bouffée d'oxygène pour les autorités qui devront aussi restaurer la sécurité dans les régions concernées pour mettre en place leur plan de reconstruction. L'État, qui estime qu'il faudra en tout 154 milliards de Francs CFA, a également relancé les bailleurs.