Ndiaga Sylla, expert électoral, exprime son « dernier avis public » concernant le contentieux de l'inscription et la candidature de Ousmane Sonko. Il souligne l'importance de saisir le Conseil constitutionnel avant le dépôt de la candidature de Sonko, en raison des entraves à l'exercice du droit de vote et à la liberté de candidature.
M. Sylla maintient l'opinion formulée lors du jugement du Tribunal de Grande Instance de Dakar, qui avait annulé la radiation de Sonko des listes électorales. Cependant, face à la non-application immédiate de cette décision par l'administration, Sylla recommande de documenter par huissier les refus éventuels de réintégrer Sonko dans le fichier électoral et de délivrer l'attestation de dépôt de caution par la CDC.
Il insiste sur la nécessité de prévenir le Conseil constitutionnel de ces obstacles, conformément à la décision n°1/E/2023 qui détermine les modalités de réception des dossiers de candidatures et les règles de la Commission de contrôle des Parrainages pour l'élection présidentielle du 25 février 2024.
Voici son avis au complet :
AVIS SUR LE CONTENTIEUX DE L'INSCRIPTION ET LA CANDIDATURE DE O. SONKO
Je maintiens l'avis exprimé le jour du délibéré prononcé par le juge du TIHC de Dakar annulant la radiation de O. SONKO sur les listes électorales.
Face au refus de l'administration d'appliquer la décision du juge immédiatement exécutoire, j'avais préconisé le dépôt de la candidature après la constatation par voie d'huissier des actes éventuels de refus de la réintégration de O. SONKO dans le fichier électoral et la non délivrance par la CDC de l'attestation confirmant le dépôt de la caution.
Il y a lieu de préciser l'impératif de saisir le Conseil constitutionnel pour l'informer de ces nouvelles entraves à l'exercice du droit fondamental de vote et à la liberté de candidature AVANT le dépôt de la candidature de O. SONKO.
Cette position est fondée sur la décision n°1/E/2023 du Conseil constitutionnel fixant les modalités de réception des dossiers de déclaration de candidatures et les règles de fonctionnement de la Commission de contrôle des Parrainages, en vue de l'élection présidentielle du 25 février 2024...
P.S. Ceci est mon dernier avis public sur le contentieux.
Que règne la primauté du droit et l'obligation du respect des décisions de justice : le fondement de l'État de droit.
Que la compétition électorale repose sur les principes de l'intégrité et que vive la démocratie.
Que Dieu préserve le Sénégal !
Le 20 décembre 2024.