Sénégal: Hépatite B - Près de 1 000 patients enrôlés et pris en charge gratuitement (Directeur)

Dakar — Quelque 1 000 patients souffrant de hépatite B ont été enrôlés depuis 2019 avec une prise en charge gratuite au service des maladies infectieuses, au Centre de traitement ambulatoire (CTA) et dans les sites de prise en charge de l'hépatite virale B, a déclaré mercredi à Dakar le directeur de la lutte contre la maladie, Docteur Mamadou Moustapha Diop.

"Depuis le début de la mise en oeuvre en 2019, le projet a déjà enrôlé au niveau de ces deux sites près de 1 000 patients », a expliqué M. Diop.

Le directeur de la lutte contre la maladie à l'ouverture d'un séminaire dans le cadre de la mise en oeuvre du projet SEN/B mis en oeuvre depuis 2019. La rencontre est axée sur »SEN/B : premiers résultats et perspectives ».

Ce nombre important de patients enrôlés et le profil des personnes impliquées dans la prise en charge de ces malades font de cette cohorte SEN-B, un modèle unique en Afrique, et l'un des meilleurs dans le monde, a t -il fait valoir.

Le projet SEN-B, qui vient à son terme (2019-2024) a été mis en place grâce à une coopération entre le Sénégal et la Suisse. Il est sous la coordination scientifique et la supervision des professeurs Moussa Seydi et Gilles Wandeler.

Ce projet SEN-B qui est mis en oeuvre depuis cinq ans, vise, selon Dr Diop, "la prise en charge des patients vivant avec le virus de l'hépatite B avec notamment la gratuité des bilans, du traitement, du transport, et du support psychosocial".

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Il y a aussi le "renforcement des capacités pour le personnel, la recherche et la santé publique.

"C'est un projet phare dans le monde et en Afrique qui va améliorer les connaissances sur l'hépatite en Afrique autant sur le plan de la science de base que sur les aspects de santé publique. Ce projet pourra fournir de données utiles au programme", a souligné le directeur de la lutte contre la maladie.

Le directeur de la maladie est par ailleurs revenu sur les stratégies de lutte contre l'hépatite au Sénégal.

Il a rappelé la vaccination contre l'hépatite B (intégrée dans le PEV), l'administration d'une dose à la naissance, la création de l'Initiative panafricaine de lutte contre les hépatites sous le leadership du Sénégal, le dépistage systématique des donneurs de sang infectés par les virus de l'hépatite B depuis 1982 et de l'hépatite C depuis 2010, la subvention de l'Etat du Sénégal pour le traitement de référence de l'hépatite B avec le Ténofovir, principale molécule utilisée et disponible à la PNA.

Co-investigateur du projet SEN/B, Gilles Wandeler professeur au CHU de Berne en Suisse a souligné que le projet a permis de faire connaître l'histoire naturelle de l'hépatite au Sénégal.

»Les participants à ce projet ont une prise en charge gratuite c'est-à-dire le suivi et le traitement", a t -il souligné.

Les résultats vont permettre de mieux comprendre l'hépatite B au Sénégal. »Toute la population qui vit avec l'hépatite va à terme bénéficier de ce projet. 15 à 20% de notre cohorte ont besoin d'un traitement viral immédiat disponible au Sénégal. Ce que nous ne savons pas encore c'est combien devront débuter un traitement selon l'évolution de la maladie", a signalé le professeur Gilles Wandeler.

"Au Sénégal 10 à 11 % de personnes infectées par le virus de l'hépatite B et 20% des patients ont besoins de traitement. Mais ce nombre il faut le trouver parce qu'en général les personnes sont dépistées à l'initiative du prestataire", a expliqué, de son côté, Pr Moussa Seydi.

Il est le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de Fann et co-investigateur de ce projet.

Le premier plan stratégique de lutte contre les hépatites virales a été élaboré en 2016 par l'Organisation mondiale pour la santé avec pour objectif, "l'élimination des hépatites virales comme problème majeur de santé publique d'ici 2030".

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