Cote d'Ivoire: Houphouët-Boigny et Yamoussoukro, une histoire capitale

C'est à Yamoussoukro, au coeur des grandes plantations familiales de cacao, de café, d'ananas ou d'igname que le destin du premier président de la Côte d'Ivoire s'est forgé. Jeune homme brillant révolté par les injustices de la colonisation, médecin dès 1925 puis grand planteur, chef de canton, syndicaliste et bientôt député, connaît la cause qu'il défend lorsqu'il obtient l'abolition du travail forcé. En 1946, sa réputation de libérateur le précède dans toute l'Afrique occidentale française...

Avec les participations de Jean-Noël Loucou, secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix, le biographe Frédéric Grah Mel et le ministre gouverneur de Yamoussoukro Augustin Thiam. Au son des archives de la RTI et de l'INA.

Émission enregistrée à Yamoussoukro, capitale administrative de la Côte d'Ivoire.

Félix Houphouët-Boigny, président paysan pour la postérité

« Faut-il parler d'un miracle ivoirien ? Le président Houphouët-Boigny s'en est défendu en acceptant de se livrer pour la première fois aux caméras de la télévision à Yamoussoukro, son village natal. »

« C'est du café, ça, monsieur le président ? »

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« Oui, c'est du café, du bon robusta. Vous voyez que c'est très chargé. Puisque que je suis paysan et que mon ambition, que je recherche à réaliser avec beaucoup de foi, c'est que la postérité ne me consacre pas comme le premier président de la République en Côte d'Ivoire, mais comme le premier paysan de mon époque en Côte d'Ivoire. »

C'est ici, à Yamoussoukro, au coeur des grandes plantations africaines de cacao, de café, d'ananas ou d'ignames, que le destin de celui qui va devenir le premier président de la Côte d'Ivoire s'est forgé. Issu d'une famille traditionnelle baoulé dont les ancêtres sont à l'origine de la création de son village, petit Houphouët est un miraculé. Sauvé par sa mère, éduquée par sa tante, conseillée par sa soeur, c'est sous la protection matriarcale que les talents de Félix Houphouët vont se révéler. Jeune homme brillant, révolté par les injustices de la colonisation, médecin dès 1925, puis planteur, chef de canton, syndicaliste et bientôt député, celui qui obtiendra l'abolition du travail forcé en 1946 revendique à la fois son éducation française et sa culture traditionnelle. C'est pourquoi La marche du monde revient au village dans les pas de ses ancêtres, au sein même des jardins du palais présidentiel, là où tout a commencé.

Félix Houphouët-Boigny, président bâtisseur pour la postérité

« Et retenez bien cela: je ne suis pas candidat à la présidence à vie de la République de Côte d'Ivoire. Je compte sur vous pour me permettre de me retirer un jour... »

Déjà célèbre dans toute l'Afrique de l'Ouest pour avoir obtenu l'abolition du travail forcé en 1946, ministre du gouvernement français en 1956, Premier ministre de Côte d'Ivoire en 1959, c'est à Houphouët-Boigny que revient légitimement la proclamation de l'indépendance en 1960. Fort de ces combats contre les injustices de la colonisation, Houphouët-planteur a fait de Yamoussoukro un laboratoire agricole. Devenu président, Houphouët-bâtisseur rêve de transformer Yamoussoukro en ville modèle, vitrine du génie africain. Grandes écoles, hôpitaux, mosquées, basiliques, palais, mais à quel prix et pour quel succès ?

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