Alioune Tine est monté au créneau pour s'insurger hier, mercredi 20 décembre, contre le silence du ministre de l'Intérieur, Sidiky Kaba, sur le refus de la Direction générales des élections (Dge) d'exécuter la décision de justices annulant la radiation de Ousmane Sonko des listes électorales.
L'expert indépendant sur les droits de l'homme, Alioune Tine, par ailleurs, président fondateur du Think Tank Afrikajom Center, juge «inadmissible» le silence du ministre de l'Intérieur, Sidiky Kaba, sur le refus de la Direction générales des élections (Dge) d'exécuter la décision de justices annulant la radiation de Ousmane Sonko des listes électorales.
Dans une note partagée hier, mercredi 20 décembre sur ses plateformes numériques, suite au nouveau refus des responsables de la Direction générale des élections (Dge) et de la Caisse de dépôt et des consignations (Cdc) de recevoir l'huissier de justice, Me Guillaume Sagna, accompagné du mandataire de Ousmane Sonko, Mohamed Ayib Daffé, Alioune Tine soutient que le ministre Sidiky Kaba «nous doit des explications et doit agir pour faire respecter la décision de justice».
«Il y va de la crédibilité du processus électoral et de sa crédibilité personnelle au regard de son parcours exceptionnel en tant qu'avocat et de militant des droits de l'homme. Il est désormais un homme d'Etat, il doit agir avec dignité et responsabilité», a-t-il martelé, avant d'insister : «C'est pour la première fois que le Sénégal fait l'expérience d'une défaillance aussi caractérisée de son administration face à une question majeure de démocratie et d'Etat de droit pour une raison simple : l'Administration électorale ne communique pas, ne dialogue pas, ne se concerte pas avec les acteurs concernés. C'est un manque caractérisé de responsabilité et de compétence».
Par ailleurs, se demande-t-il : «à quoi sert la justice en tant qu'organe de régulation en période électorale et de surcroit sur la question importante de l'éligibilité, si sa décision n'est pas appliquée par les institutions concernée, notamment l'administration ?» Ou encore «Comment qualifier une administration chargée d'organiser les élections qui non seulement refuse d'appliquer la décision de justice, mais se dérobe derrière des pratiques et des comportements qui humilient, méprisent des citoyens, en s'abritant derrière la force et les FDS ?». L'ancien président de la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho) assure que «ces images de l'avocat de Sonko et de Ayib face aux policiers sont catastrophiques pour l'image du Sénégal».
«Loin de manifester l'Autorité de l'Etat, on montre au contraire les faiblesses des institutions et de leurs animateurs que l'on compense par des ruses maladroites, par les forces de Police et par un autoritarisme rampant et toxique pour le climat politique et social. Il faut dialoguer, c'est le dialogue et la concertation qui peuvent permettre de trouver des consensus forts en matière électorale», a-t-il fait remarquer. Avant d'ajouter que le président Macky Sall ne doit pas quitter le pouvoir en laissant derrière une situation confuse et instable. «Il doit parler et dialoguer chaque fois que des difficultés se présentent. Nous avons besoin de cette flexibilité qui a toujours porté bonheur au Sénégal. Alors, il faut le dialogue de la dernière chance».