Afrique de l'Ouest: Les régions de Dakar et Thiès concentrent 83 % des investissements directs étrangers au Sénégal, selon Abdoulaye Baldé

Dakar — Le directeur général de l'Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux de l'État (APIX), Abdoulaye Baldé, a relevé, jeudi, à Dakar, l'inégale répartition des investissements directs étrangers (IDE) au Sénégal, dont 83 % vont seulement à deux des 14 régions du pays, Dakar et Thiès (ouest).

S'exprimant lors d'une réunion d'évaluation des préparatifs du prochain conseil présidentiel de l'investissement (CPI) prévu en janvier 2024, M. Baldé, citant un rapport de la CNUCED, a dit que les IDE au Sénégal ont augmenté de 21 % en 2021 en s'élevant à 2,58 milliards de dollars US (environ 1.540,64 milliards de francs CFA, selon le cours actuel du dollar US).

En 2021, le nombre de projets nouveaux bénéficiaires des investissements directs étrangers a augmenté de 27 %, a rappelé le directeur général de l'APIX en se basant encore sur des données publiées en 2022 par la CNUCED, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.

Selon lui, ces données font du Sénégal le cinquième pays du continent en termes de destination des investissements étrangers en 2021.

Le hic, selon Abdoulaye Baldé, c'est que ces bonnes performances du Sénégal en matière d'IDE cachent une irrégularité, car 67 % de ces investissements sont réalisés dans la région de Dakar et 16 % dans celle voisine de Thiès, soit 83 % pour les deux.

La région de Dakar a une population de 3.896.564 habitants, celle de Thiès 2.467.523, soit un cumul de 6.364.087 habitants représentant 35 % de la démographie du pays, selon le cinquième recensement général de la population et de l'habitat (RGPH-5) du Sénégal. Le RGPH-5 a été mené cette année.

Les deux régions concentrent une superficie d'un peu moins de 4 % du territoire national.

"Si on n'a pas des régions fortes, on sera encore à la traîne..."

Il existe "un gros déséquilibre entre les régions" sénégalaises en matière de répartition des IDE, selon le directeur général de l'APIX.

"Il y a beaucoup de choses à faire parce que 83 % des investissements directs étrangers sont concentrés dans une petite partie du territoire national", a souligné M. Baldé.

La répartition de ces investissements pose la question de l'attractivité des régions, de la mobilité et de la qualité des infrastructures de transport, a-t-il dit.

Il faut que le Sénégal se dote de "territoires beaucoup plus compétitifs" et bien "connectés" les uns aux autres pour que les 12 autres régions du pays puissent bénéficier davantage des IDE, selon le directeur général de l'APIX.

"Si on n'a pas des régions fortes, avec des ressources humaines de qualité, on sera encore à la traîne, concernant le développement de nos régions et de nos communes", a-t-il prévenu en proposant une application rigoureuse de l'Acte 3 de la décentralisation, la réforme des collectivités territoriales en vigueur depuis 2014.

Abdoulaye Baldé s'est réjoui de l'évolution des préparatifs du prochain CPI.

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