Congo-Brazzaville: Diaspora - Les envois de fonds des migrants vers leurs pays d'origine continuent de croître

Les conclusions du rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiées le 19 décembre dernier, indiquent que les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont augmenté d'environ 3,8 % en 2023. Pour l'Afrique, la tendance devrait encore s'accélérer en 2024.

D'après le rapport de Dilip Ratha, économiste en chef de la Banque mondiale et auteur principal dudit document, il s'agit de 669 milliards de dollars, somme colossale, en progression de 3,8 % par rapport à l'année dernière, envoyés par les immigrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire en 2023.

La Banque mondiale explique cette progression par « les marchés du travail résilients des économies avancées et des pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) ».

Les flux d'envois de fonds vers l'Afrique subsaharienne devraient avoir augmenté d'environ 1,9 % en 2023 pour atteindre 54 milliards de dollars, grâce à une forte croissance des envois de fonds au Mozambique (48,5 %), au Rwanda (16,8 %) et en Éthiopie (16 %). Les transferts vers le Nigeria, qui représentent 38 % des flux d'envois de fonds vers la région, ont augmenté d'environ 2 %, tandis que deux autres bénéficiaires importants, le Ghana et le Kenya, ont affiché des gains estimés à 5,6 % et 3,8 %, respectivement.

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En Afrique de l'Ouest, le premier pays bénéficiaire de ces flux est le Sénégal avec près de 3 milliards de dollars, soit 9,4 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays. La Côte d'Ivoire a reçu 446 millions de dollars, le Mali 1,1 milliard (5,4 % du PIB) et le Burkina Faso, 579 millions. En Afrique centrale, exception faite de la République démocratique du Congo qui a bénéficié de transferts pour un montant de 1,3 milliard de dollars en 2023, les flux sont bien plus modestes : 375 millions de dollars vers le Cameroun, 18 millions à destination du Gabon et seulement 3 millions pour le Congo.

Les flux de transferts de fonds vers les pays en développement ont dépassé la somme des investissements directs étrangers et de l'aide publique au développement ces dernières années. Par exemple, en 2023, les envois de fonds des travailleurs migrants devraient surpasser d'environ 250 milliards de dollars le montant des investissements directs étrangers réalisés dans leurs pays d'origine.

Alors que l'écart continue de se creuser, Dilip Ratha émet l'avis que « les transferts de fonds doivent servir de levier à la mobilisation de capitaux privés pour soutenir le financement du développement, notamment par le biais d'émissions obligataires à destination de la diaspora ».

Selon la Banque mondiale, une personne sur huit dans le monde dépend des transferts d'argent des diasporas. Deux cents millions de travailleurs migrants participent, en effet, à l'amélioration des conditions de vie d'environ 800 millions de membres de leur famille restés au pays. Ils envoient en moyenne 200 à 300 dollars tous les mois ou tous les deux mois, soit 15 % de leur salaire. Ces sommes représentent jusqu'à 60 % du revenu total d'un ménage qui en est destinataire.

Les envois de fonds des émigrés « ont connu une croissance rapide ces dernières années et représentent désormais la plus grande source de revenus étrangers pour de nombreuses économies en développement », explique John Plassard, spécialiste des investissements chez Mirabaud dans une note récente.

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