Congo-Brazzaville: Le saviez-vous ? « La chapelle » est le premier film congolais après l'indépendance

Réalisé par Jean Michel Tchissoukou en 1979, le film" La chapelle" est une comédie dramatique d'environ 1h 24 min qui raconte les contours d'une Afrique coloniale avec humour, sagesse et intelligence. Longtemps resté dans les oubliettes, le film a été projeté par la forge de production de l'Institut français du Congo (IFC), le 19 décembre dernier, après avoir été restauré par l'Institut français de Paris.

Connu internationalement, le film " La chapelle" constitue une description humoristique des tensions entre les religions africaines traditionnelles et l'Église catholique au Congo, au début du XXe siècle.

En effet, d'après l'histoire, une mission catholique d'évangélisation s'est installée au Congo dans les années 1930, précisément dans un village à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la région. Mais les habitants sont attachés à leurs traditions et le chantier de la chapelle traîne en longueur. Le curé compte sur ses appuis parmi les autorités du village, le chef de village et le sacristain, pour tenter d'accélérer les choses.

Entre le chef de village, le curé, l'instituteur et un jeune maître aux idées modernistes tout juste arrivé au village, un jeu politique se met en place, grâce auquel le curé compte bien étendre son influence. L'instituteur ne parvenant pas à ses fins sexuelles auprès de la fille du chef de village, qui est quant à elle amoureuse du jeune maître, va alors mettre le feu pour l'inculpé. Après avoir reconnu les faits au lendemain de l'incident par l'instituteur devant tout le village, le curé ordonne la reconstruction de la chapelle.

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Le film a remporté le Prix de l'authenticité au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougoun, au Burkina Faso, en 1981, et a connu la participation des acteurs tels Alphonso Hernalsteen De Olivera (curé), Segolo Dia Manungu Albert M'Bou, Gaston Samba et Philomène ( fille du chef de village)

Né en 1942 à Pointe-Noire, au Congo, Jean-Michel Tchissoukou est un cinéaste qui a suivi des études de cinéma à Paris, à l'Institut national de l'audiovisuel, et à l'Office de coopération radiophonique. De retour au Congo, il travaille pendant dix ans dans la chaîne de télévision nationale.

En 1970, il réalise son premier film, un moyen métrage, "Illusions". C'est un drame qui relate la mésaventure d'un paysan qui vient rejoindre son frère à Brazzaville en s'imaginant y trouver facilement du travail. La désillusion est rapide, entre la froideur de son frère, la rude réalité du marché du travail et les tensions politiques. En 1972, il participe comme assistant au tournage de "Sambizanga" de Sarah Maldoror.

Le deuxième film de Jean-Michel Tchissoukou, "M'pongo" (Les Lutteurs), sort en 1982. Le film met en scène un drame psychologique dans une classe de gymnastique où un ancien professeur enseigne les techniques de lutte traditionnelle ; par ce biais, il s'intéresse au conflit des générations et aux changements culturels qui se produisent au Congo entre 1930 et 1960.

Il meurt malheureusement en 1997 à Brazzaville, laissant derrière lui l'un de ses fils, David Tchissoukou, qui était aussi présent lors de cette projection.

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