Tunisie: Financement de la RDI dans l'industrie - Un premier pas en avant

22 Décembre 2023

Avec le nouveau fonds RDI, le département de l'Industrie aspire à faire sortir la recherche scientifique du carcan de l'Université et de l'appliquer dans le contexte industriel. La contribution de l'association «Tunisia Technoparks» vise précisément à fournir un accompagnement sur mesure aux entreprises sélectionnées.

Le ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie vient de lancer, en partenariat avec l'Union européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement, un nouveau fonds de cinq millions de dinars dédié au financement de la Recherche, le Développement et l'Innovation (RDI). Il s'agit d'un projet pilote qui concrétise la vision du département consistant à promouvoir l'innovation industrielle.

Ce fonds financera 40 projets innovants, dont 20 seront axés sur le domaine de la durabilité environnementale. Il est cogéré par la société privée «Smart capital» et l'association «Tunisia Technoparks». Avec ce fonds, le département de l'Industrie aspire à faire sortir la recherche scientifique du carcan de l'Université et de l'appliquer dans le contexte industriel. D'ailleurs, la contribution de l'association «Tunisia Technoparks» vise précisément à fournir un accompagnement sur mesure aux entreprises sélectionnées afin de les aider à mettre en oeuvre leurs projets. «C'est quelque chose d'innovateur parce qu'habituellement, en parlant de financement de la recherche on finance les laboratoires.

%

Mais là, on va financer des PME pour mettre en oeuvre des projets innovants», a affirmé Hichem Turki, président de l'association dans une déclaration à La Presse.

En effet, le fonds RDI a une autre particularité : Il financera, exclusivement des projets collaboratifs, c'est-à-dire des projets conçus en collaboration entre des entreprises et des centres de recherche, notamment des centres techniques, des bureaux d'études spécifiques ou des startup. Cependant, l'entreprise a le libre choix de poser la problématique qu'elle oeuvre à résoudre et de déterminer ses partenaires qui l'assisteront dans l'atteinte de ses objectifs.

Un processus transparent

«On veut orienter la recherche vers des applications concrètes. Bien sûr, on a besoin de la recherche profonde scientifique mais là on essaie de l'orienter un peu vers la recherche d'application au profit des entreprises pour répondre à leurs besoins», a ajouté Turki.

Pour mener à bien cette phase pilote, l'association «Tunisia Technoparks», qui relève du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, mettra à disposition des entreprises sélectionnées des experts qui devront d'abord vérifier la faisabilité des projets et leur adéquation avec leurs besoins. Ils accompagneront, par la suite, la réalisation des projets.

Pour l'heure, les critères d'éligibilité au fonds ne sont pas encore dévoilés. Mais ils seront publiés, au plus tard au mois de janvier prochain sur une plateforme dédiée à ce concours. Dans un souci de transparence et d'efficacité, le processus de sélection est entièrement digitalisé.

Selon les gestionnaires du projet, cette démarche permettra également de réduire les délais d'instruction des dossiers. Il est important de noter que le fonds devra financer des projets dans trois domaines prioritaires, à savoir l'innovation, la digitalisation et la durabilité environnementale. «Ces thématiques sont d'actualité. C'est la raison pour laquelle nous les avons priorisées. L'innovation et la transition écologique ne sont plus un choix, ce sont une nécessité et des facteurs de pérennité de l'entreprise», a expliqué, de son côté, Asma Hamouda, cheffe du projet Croissance qualitative de l'Emploi (CQE) au sein de la GIZ, l'organisme mandaté par le ministère allemand pour l'exécution du fonds.

Des projets verts en cours de réalisation en partenariat avec la GIZ

Elle a ajouté que l'objectif du projet CQE est d'appuyer le ministère de l'Industrie dans la réalisation de sa stratégie industrielle et d'innovation à l'horizon 2035, y compris la composante industrie verte. «Nous travaillons, de concert avec le ministère, sur le volet décarbonation. Dans une première phase pilote nous allons mettre un focus sur trois secteurs, après nous allons élaborer une feuille de route visant à accompagner la décarbonation de l'industrie tunisienne.

En ce qui concerne le volet industrie verte, nous nous sommes également penchés sur d'autres thématiques à l'instar de l'application de la norme ISO 50001 relative au management de l'énergie, l'économie circulaire, et, bien sûr, sur l'économie digitale qui sert d'outil pour accélérer la transition verte», a-t-elle expliqué.

Il est à noter que lors du lancement du fonds RDI, une convention a été signée par Ahlem Beji Sayeb, cheffe du cabinet du ministère, Asma Hamouda, la représentante de la GIZ, Alaya Bettaieb, directeur général de «Smart Capital», et Hichem Turki, président de l'association des Technopoles.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.