Une nouvelle vague de controverses secoue la scène judiciaire camerounaise alors que les avocats représentant les ayants-droits de Martinez Zogo ont récemment déposé une requête auprès du Cabinet du Président du Tribunal Militaire de Yaoundé. Cette requête vise à signaler des incidents impliquant Amougou Belinga et Eko Eko.
Dans ce document, les avocats exposent au président du tribunal militaire de Yaoundé leur préoccupation concernant la situation des accusés, Amougou Belinga et Eko Eko, détenus dans une même cellule aménagée exclusivement pour eux à la prison principale de Kondengui. Selon les avocats, cette configuration pose un sérieux problème qui entrave la procédure judiciaire en cours contre leurs clients.
Cette cohabitation spécifique et exclusive entre les deux accusés suscite des interrogations sur la neutralité et l'équité du processus judiciaire. Les avocats argumentent que cette mise en situation compromet la normalité de la procédure en cours, mettant potentiellement en péril l'intégrité du déroulement des investigations.
Cette requête met en lumière un aspect sensible de la justice, où la préservation de l'impartialité et de l'intégrité du système judiciaire est cruciale. Elle soulève des préoccupations légitimes concernant le respect des droits des accusés et l'assurance d'un procès juste et équitable.
Pour l'instant, les autorités judiciaires n'ont pas encore commenté publiquement cette requête. Cette affaire demeure donc en suspens, tandis que l'attention du public se concentre sur les implications et les mesures à prendre pour garantir le bon déroulement de la procédure judiciaire.
Monsieur le Président,
Je me permets de prendre votre attache en qualité d'avocat, aux côtés de mes confrères JOB et ZEIFMAN, des ayants droits de feu "Martinez' ZOGO.
J'apprends a l'instant, par voie de presse, que les inculpés EKO EKO et AMOUGOU BELINGA lesquels, faut-il le rappeler, figurent parmi les principaux accusés dans cette affaire, partagent la même cellule à la prison principale de Kondengui.
Cette situation, si elle devait être avérée, constitue un véritable scandale et la preuve consternante d'un dysfonctionnement administratif qui préjudicie autant à la manifestation de la vérité qu'aux droits de la famille que nous représentons.
Il convient, évidemment, d'y mettre un terme toutes affaires cessantes.
De fait, en considérant sincèrement l'importance des preuves testimoniales dans cette affaire : quelle valeur accorder, des à présent mais surtout dans la perspective d'un procès futur, aux déclarations des uns et des autres si celles-ci ont été minutieusement et préalablement préparées entre inculpés, le plus tranquillement possible, dans le confort indécent d'une cellule aménagée spécialement par égard à ses locataires ? Ce sont, entre autres, les principes l'égalité des armes et d'équité de la procédure pénale qui sont ici mis à mal.
Par ailleurs, qu'il me soit permis de relever qu'au regard de la loi du Cameroun comme au prisme de ses engagements internationaux, la préservation de l'impartialité de l'institution judiciaire, prise en l'ensemble de ses composantes, à la fois subjective et objective, constitue une charge qui échoit a tous les responsables et décideurs de cette administration.
C'est, précisément, en vertu de cette charge que je sollicite votre haute et pressante intervention pour que la promiscuité, mais aussi les choquants privilèges, impudiquement exhibés, qu'on a accordés aux inculpés EKO EKO et AMOUGOU BELINGA, cessent sans délai.
Plus est, ainsi mise à nue, la rupture d'égalité qui affecte le traitement fait aux inculpés, envoie à l'opinion publique, mais aussi aux acteurs de la procédure, le déplorable message que les sorts réservés par la Justice aux uns ou aux autres dépendent de considérations étrangères a la gravité objective des charges qui pèsent sur eux.
La encore, l'image, offerte au monde et à l'histoire, en est désastreuse. J'ose croire que vous saurez, Monsieur le Président, y mettre un terme, au besoin par l'ouverture d'enquêtes administratives ou la mise en place de procédures officielles.
Il va sans dire qu'en notre qualite d'auxiliaires de justice, nous nous tenons mobilisés et à votre disposition, dans le double cadre de la loi et de notre ethique professionnelle, pour impulser le mouvement qui permettra à cette instruction de reprendre un sens digne de la justice camerounaise. Soyez assure, Monsieur le Président, de l'expression de ma haute et déférente considération.
Votre bien dévoué,
Me Hakim Chergui, Avocat des Ayant-droits de Martinez