Dakar — Les journaux du weekend traitent en priorité du sujet relatif au rejet par la Cour suprême du pourvoi en cassation du maire de Dakar Barthélemy Dias, insistant sur les conséquences politiques de cette décision de la juridiction suprême.
La Cour suprême a rejeté, vendredi, le pourvoi en cassation introduit par les avocats du député-maire de Dakar, Barthélémy Dias, pour obtenir la cassation d'une condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme, après la mort en 2011 d'un jeune homme, Ndiaga Diouf.
La chambre correctionnelle de la cour d'appel de Dakar avait confirmé un jugement condamnant M. Dias à deux ans de prison, dont six mois ferme.
Cette juridiction le condamnait en même temps à payer à la partie civile, la famille de Ndiaga Diouf, la somme de 25 millions de francs CFA.
"Barthélémy Dias en danger", porte en manchette le journal Sud Quotidien qui estime que son mandat de maire de Dakar et de député à l'Assemblée nationale "sont entre les mains du président Macky Sall et de la ministre de la Justice Aïssata Tall Sall".
Evoquant la probable "déchéance" du mandat de M. Dias, le journal l'As mentionne à sa Une que "Barth est suspendu au glaive d'Aïssata Tall Sall (ministre de la Justice)".
"Ironie du sort. Après avoir plaidé la relaxe de Barthélémy Dias dans le dossier Ndiaga Diouf en 2011, c'est à Aïssata Tall Sall que revient 12 ans après, la décision de déchoir son ex client", commente le journal l'As.
L'actuelle garde des sceaux, ministre de la justice était l'avocate du maire de Dakar en 2011 dans l'affaire de la mort de Ndiaga Diouf.
"Comment Barthélémy Dias compte sauver son fauteuil de maire de Dakar ?", s'interroge le journal Enquête qui a recueilli les éclairages d'un spécialiste.
"Cette condamnation de Barthélémy Dias ne peut pas entrainer une révocation de son mandat de maire de Dakar, dans la mesure où il est condamné pour un délit. Aucune disposition du Code des collectivités territoriales ne prévoit la destitution d'un maire pour un simple fait de délit", analyse le juriste Pr Iba Barry Camara interrogé par Enquête.
Le journal Le Soleil prédit de "sombres perspectives pour le maire de Dakar".
Revenant sur les conséquences politiques de la décision de la Cour suprême, Le Soleil évoque l'application de l'article L29 du Code électoral qui stipule que "lorsque quelqu'un est condamnée à une peine supérieure à six mois avec sursis, il n'est plus électeur".
Cette condamnation du maire de Dakar inspire plusieurs commentaires aux différentes publications. "Barth perd son mandat de député, mais reste maire de Dakar", (Les Echos). "Barth essuie un troisième revers", (L'Info). "Le sort de Barth entre les mains de son ancienne avocate" (Le Quotidien). "Coup mortel pour Barth (Bés bi le jour).
Tout cela fait dire au journal Walfadjri que "Khalifa Sall est dans de beaux draps".
"A moins que le candidat Khalifa Sall ne trouve de nouveaux subterfuges, son parrainage parlementaire risque de tomber à l'eau avec la condamnation définitive de Barthélémy Dias par la Cour suprême", estime la publication de Front de terre.