Congo-Brazzaville: Le conseil d'administration du FMI achève la quatrième revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 43 millions de dollars en faveur de la République du Congo

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Washington, DC: Le conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) a achevé aujourd'hui la quatrième revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République du Congo, approuvé le 21 janvier 2022. L'achèvement de cette revue permet de décaisser immédiatement 32,4 millions de DTS (environ 43 millions de dollars), ce qui a porté le total des décaissements au titre de la FEC à 259,2 millions de DTS. Ce financement du FMI continuera à aider les autorités à mettre en oeuvre leurs politiques de développement, à préserver la stabilité macroéconomique du pays et à renforcer la reprise économique dans un contexte d'inflation élevée, notamment alimentaire, de volatilité des cours du pétrole et du resserrement des conditions financières.

La performance dans le cadre du programme a été globalement satisfaisante, mais les réformes structurelles ont accusé des retards. Les autorités ont pris des mesures correctives vigoureuses pour remédier au non-respect des critères de réalisation liés à la situation budgétaire et à la gestion du service de la dette, pour lesquels des dérogations ont été accordées. Deux repères structurels, visant à accroître la transparence, à augmenter les recettes fiscales et à améliorer la gestion des investissements publics, ont été atteints avec un retard, tandis que des efforts sont déployés pour soutenir une meilleure exécution des dépenses sociales.

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La politique budgétaire reste axée sur la réduction des fragilités tout en veillant à préserver la viabilité de la dette. Les avancées récentes dans la réforme des subventions des carburants et l'engagement des autorités à poursuivre l'assainissement budgétaire en 2024 sont louables. Les ressources libérées grâce à la réduction des transferts liés au pétrole, ainsi qu'une meilleure mobilisation des recettes intérieures, contribueront à accélérer les dépenses de développement et à augmenter les dépenses sociales destinées aux populations vulnérables.

En s'appuyant sur les progrès récemment accomplis, une mise en oeuvre soutenue des réformes structurelles est nécessaire. Une meilleure gestion des finances publiques, en particulier des investissements et de la dette publics, facilitera des dépenses de développement plus importants, plus efficaces et de meilleure qualité. Des réformes plus vastes en matière de gouvernance, englobant la lutte contre la corruption et l'amélioration de la transparence, seront également indispensables pour améliorer le climat des affaires.

Les politiques mises en oeuvre dans le cadre de ce programme appuyé par la FEC continueront à contribuer à la réduction des fragilités et placer la République du Congo sur une trajectoire de croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive. Elles contribueront aussi à l'effort régional visant à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).

À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« La reprise économique de la République du Congo s'est poursuivie, soutenue par des recettes pétrolières plus élevées, une croissance hors pétrole robuste et une mise en oeuvre progressive des réformes. Cependant, des risques importants subsistent, liés notamment à une éventuelle escalade des conflits dans la région, aux chocs climatiques, à la volatilité des prix du pétrole, à une baisse de la production pétrolière et à un ralentissement de la mise en oeuvre des réformes. Bien que l'inflation se soit accélérée, la désinflation à l'échelle mondiale et une politique monétaire régionale appropriée devraient la ramener au niveau cible. Dans un contexte mondial incertain, les autorités ont réaffirmé leur engagement à parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive, tout en maintenant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette.

« La performance dans le cadre du programme a été globalement satisfaisante. La plupart des critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2023 ont été respectés. Cependant, le critère de réalisation à fin juin relatif au solde primaire hors pétrole a été manqué de peu, et le critère de réalisation continu sur la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs a été enfreint en raison de retards dans le service de la dette. Les progrès en matière de réformes structurelles se sont également poursuivis, quoiqu'avec quelques retards. Des mesures correctives vigoureuses ont été prises pour améliorer la performance dans le cadre du programme.

« Les autorités sont encouragées à poursuivre l'assainissement des finances publiques, tout en augmentant les dépenses sociales et de développement. La poursuite de la rationalisation des subventions aux carburants, accompagnée d'un renforcement de l'aide sociale destinée aux personnes vulnérables, l'élargissement de l'assiette fiscale et l'amélioration du recouvrement des arriérés d'impôts, figurent parmi les mesures clés. L'amélioration de l'exécution des dépenses sociales est primordiale.

« Le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette sera également essentiel pour assurer la viabilité de la dette, éviter l'accumulation de nouveaux arriérés et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. Il sera essentiel d'achever la réorganisation du bureau de gestion de la dette, d'améliorer le partage de l'information et la coordination sur les questions liées au service de la dette, et d'accroître la transparence sur la dette publique.

« La diversification économique, indispensable pour le pays et reposant sur l'investissement privé, dépendra de l'approfondissement des réformes structurelles et de gouvernance. Dans ce contexte, l'amélioration de la transparence des finances publiques et du secteur pétrolier et le renforcement de la capacité opérationnelle de l'architecture de lutte contre la corruption, y compris l'amélioration du cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, seront essentiels. L'amélioration de l'inclusion financière, la mise en oeuvre résolue des réformes des entreprises publiques et l'adaptation aux risques émanant du changement climatique contribueront également à une croissance inclusive et résiliente. »

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