Congo-Kinshasa: Un collectif de candidats à la présidentielle dénonce un «simulacre d'élections» et appelle à manifester

Alors que les premiers résultats commencent tout juste à tomber, un collectif de candidats à la présidentielle - parmi lesquels Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende et Nkema Liloo - a vivement dénoncé ce samedi 23 décembre ce qu'ils qualifient de « simulacre d'élections ». Dans une communication conjointe, ces candidats ont annoncé la tenue d'une grande manifestation publique pour le mercredi 27 décembre à Kinshasa. Ils ont officiellement informé les autorités locales de leur intention de manifester en déposant un dossier à l'hôtel de ville.

Ces candidats protestent contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote du 20 décembre et condamnent la prolongation des opérations de vote au-delà du 20 décembre. Un scrutin qui s'est prolongé aujourd'hui encore dans des zones reculées de quelques provinces où certains bureaux n'avaient ouvert ni mercredi ni jeudi dernier. Pour ces opposants, il s'agit d'une violation de la Constitution et de la loi électorale.

Les cinq candidats dénoncent les conditions de la tenue de ces élections et considèrent que la vérité des urnes ne peut éclore dans ce contexte. Théodore Ngoy est l'un des signataires de la lettre : « Tout le monde a pu voir qu'il y a des bureaux qui ont continué à fonctionner trois jours après. Il y a des gens qui n'ont pas pu voter jusqu'au moment où nous parlons. Nous fondant sur la constitution, nous estimons qu'il faut faire savoir cela au gouvernement, à la communauté internationale, aux observateurs pour que des mesures correctives soient prises ».

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Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende et Nkema Liloo figuraient déjà parmi ceux qui avaient porté plainte fin novembre contre Denis Kadima, président de la Céni, et Peter Kazadi, vice-Premier ministre chargé de l'Intérieur, les accusant d'avoir saboté les élections.

Pour sa part, l'opposant Moïse Katumbi ne fait pas partie des signataires de cette lettre. Bien qu'il dénonce ce qu'il appelle un « chaos électoral » et qu'il soutient la démarche des autres candidats de l'opposition, un de ses proches estime qu'en dépit de ces conditions, il croit en leurs chances de l'emporter.

Du côté du pouvoir, on appelle au calme et on met en garde contre toute forme de violence. Le parti présidentiel considère qu'il s'agit ni plus ni moins d'un manque de respect envers le peuple qui s'est mobilisé pour ces élections. Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS, estime que ces candidats sont tout simplement en perte de vitesse.

De son côté, Peter Kazadi, vice-Premier ministre, chargé de l'Intérieur et cadre du parti présidentiel, appelle au calme. « J'en appelle aux leaders politiques jusqu'au bout. Il faut qu'il joue le jeu démocratique jusqu'au bout. Si vous êtes perdants, accepter et féliciter celui qui a gagné au lieu de mettre le pays à feu et sang ». Peter Kazadi précise que le gouvernement ne laissera personne créer des troubles.

De leur côté, les ambassades du Canada et de 12 pays européens, dont la Belgique et la France, appellent les acteurs politiques à continuer de faire preuve de retenue, à laisser le temps au processus de se poursuivre et à faire valoir leurs contestations de manière pacifique.

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