Gabon: De la modification de la Constitution en question

23 Décembre 2023

La Constitution est le coeur d'un État de Droit. Un organe essentiel pour la vie d'un Etat. Tout citoyen gabonais doit pouvoir se reconnaître dans les 114 articles de notre Loi fondamentale.

La cohésion, la souveraineté de la masse populaire, du peuple oriente tous les articles. Montesquieu en parlant de la séparation des pouvoirs démontrait l'autonomie de l'exécutif, législatif et judiciaire dans un véritable État de droit ; les Théoriciens du Contrat social comme Jean- Jacques Rousseau mettaient un accent sur la Souveraineté du peuple, nous sommes toujours dans un État de droit ; Abraham Lincoln qu'on considérait à juste titre comme "un juste à la Maison Blanche" définissait la Démocratie comme "le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple"... sont autant de références qui doivent nous amener à comprendre que la Constitution d'un État n'est pas une affaire d'un groupe ou des individualités.

Le Gabon est- il en marge ? Est- il un État de droit ?

Notre pays est un "État mou", un "État bancal" tel que nous le décrit Gunnar Myrdal, un économiste suédois et Prix Nobel 1974.

"L'article 13. En cas de vacance du pouvoir, le Gabon peut s'autoriser à adjoindre au président du Sénat celui de l'Assemblée Nationale ce qui suppose que les deux renoncent à être candidat aux élections présidentielles qui suivraient !

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Par contre, est en droit de se poser cette question : Qu'est-ce qui justifie la présence du ministre de la Défense ?

Une sorte d'incongruité au regard du Premier Ministre, Chef du gouvernement dont il n'est pas accompagné alors qu 'il reste son chef !

S'agissant de l'indisponibilité temporaire du Président de la République, la séparation des pouvoirs interdit la présence des Présidents des deux chambres du Parlement car le Vice- Président de la République reste en fonction, c'est dans l'ordre des choses, assumer et assurer la continuité de l'État avec toutes les prérogatives dévolues au Président de la République, son serment de loyauté envers le Chef de l'État (lui commandant de ne pas prendre des mesures a l'encontre de ce dernier qu'il devrait consulter régulièrement avant toute décision qui pourrait gêner la politique menée par le Chef de l'État dès qu il aura recouvré sa santé ou qu'il aura regagné son pays, si pour une raison ou une autre il en avait été empêché).

S'agissant du Sénat, on devrait assister à un gonflement de sénateurs si le Président souhaite y adjoindre de façon bien encadrée et de manière inclusive 1 à 2 dignitaires par province. On passerait ainsi à 61 ou à 70 sénateurs. Dans ce cas, tous les conseils locaux auront le loisir de voter sans se sentir discriminés par l'Acte du Président de la République !"

De tout ce qui vient d'être dit, il faut comprendre que l'État nous envoie à l'école, nous octroie des bourses, nous étudions de grandes théories, nous faisons des propositions, nous avons des prises de positions... Ce n'est pas pour accepter des incongruités qui détricotent à chaque fois les accords signés lors des dialogues. On ne se lève pas un matin en claquant les doigts pour imposer la modification de 26 articles et faire d'un membre du gouvernement un membre constitutionnel du triumvirat en cas de vacance du pouvoir ou indisposition temporaire du Président de la République. Et ce n'est même pas ce qui a été décidé et consigné dans les Accords d'Akanda.

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