Atoh Walter M. Tchemi, un éminent avocat camerounais spécialisé dans les droits humains, a été violemment agressé par la police lorsqu'il se rendait chez un client, soulignant les risques croissants auxquels sont confrontés les avocats dans le pays.
Le 22 décembre, vers 10h30, Tchemi s'est rendu dans un garage de la rue Mulango à Kumba pour discuter avec un client, chauffeur de camion impliqué dans un accident. Sans mandat d'arrêt, les policiers ont ordonné au chauffeur de les accompagner au commissariat après avoir saisi ses documents d'identité. Alors qu'il cherchait à comprendre la situation, Tchemi a été violemment frappé par les policiers, jeté dans leur camionnette, et accusé d'atteinte à l'autorité policière.
"Mes vêtements ont été déchirés, et mon corps est couvert d'ecchymoses", a déclaré Tchemi. Au commissariat, un commandant de police lui a demandé de rentrer chez lui, après quoi il a décidé de ne pas engager de poursuites, vu la lenteur de la justice camerounaise sur de telles questions.
Les avocats au Cameroun sont de plus en plus ciblés par les autorités, selon Lawyers for Lawyers. Arrestations arbitraires, harcèlement et brutalités policières, y compris des agressions verbales et physiques, sont devenues monnaie courante. En mai 2021, l'avocat des droits humains Amungwa Tanyi Nicodemus a été arrêté sur des accusations de terrorisme basées sur de fausses preuves. En novembre 2020, les forces de sécurité ont utilisé la force contre des avocats protestant contre l'arrestation de collègues accusés de corruption.
L'attaque choquante contre Maître Tchemi souligne les risques que courent les avocats au Cameroun. Les autorités doivent ouvrir une enquête crédible et impartiale sur cette agression et faire une déclaration publique condamnant les abus contre les avocats, rappelant qu'ils ne seront pas tolérés. Les avocats devraient pouvoir exercer leur profession sans crainte de harcèlement ou d'agression.