Les élections générales du 20 Décembre 2023, ont été prolongées le 21 et le 22 du même mois. Ce pour permettre à des électeurs qui n'avaient pas pu le faire, d'accomplir leurs devoirs citoyens. En effet, face aux multiples problèmes logistiques, le scrutin a été donc prolongé par la commission électorale nationale indépendante (Céni). Officiellement, il est terminé depuis jeudi soir mais il s'est poursuivi jusqu'en fin de semaine dans des zones reculées de plusieurs provinces.
Depuis, les résultats tombent au compte-gouttes et les critiques fusent aussi bien de l'opposition que de l'église catholique. Si l'on s'en tient à des informations rapportées par l'Afp et reprisent par Jeune Afrique, la tension monte. « Avec engouement, avec détermination, nous étions sortis nombreux exprimer démocratiquement nos préférences », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo devant les fidèles rassemblés dans la cathédrale Notre-Dame du Congo, dans la commune de la Gombe de Kinshasa. « Mais hélas! a-t-il poursuivi, ce qui aurait dû être une grande célébration des valeurs démocratiques s'est vite transformé pour beaucoup en frustrations ».
Aussi, le prélat ajoute que les élections ont été « un gigantesque désordre organisé. Vous en êtes tous témoins » « Quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous descendre aussi bas ? », a encore dit le prélat, dans son message prononcé d'abord en français, puis en lingala.
La tension monte
Le chef de l'État sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont certains ont dénoncé le « chaos » et les « irrégularités » ayant selon eux entaché le vote. Selon jeune Afrique, des candidats prévoient une manifestation pour mercredi prochain, d'autres demandent l'annulation pure et simple des élections. Parmi ces opposants figurent Moïse Katumbi, un ancien gouverneur de la région minière du Katanga, Martin Fayulu, qui affirme que la victoire lui a été volée à l'élection de 2018, et Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.
« Pour l'heure, je vous exhorte à la prudence et à la retenue », a dit le cardinal Ambongo. La veille, une quinzaine d'ambassades avaient lancé le même appel. « Nous attendons les rapports de différentes missions d'observation, notamment celui de la mission conjointe de l'Église catholique et de l'Église protestante, qui pourraient nous aider à prendre la mesure des irrégularités constatées et à en évaluer l'impact sur la crédibilité de ces élections », a conclu le prélat.
Au même moment et dans la même commune, de son centre opérationnel spécialement aménagé pour les élections, la Céni a continué de publier des résultats partiels de la présidentielle, ce qu'elle avait commencé à faire vendredi avec le vote de la diaspora. Elle prévoit de diffuser d'autres résultats lundi. En Rdc, près de 44 millions d'électeurs, sur environ 100 millions d'habitants, étaient appelés à élire dans plus de 75 mille bureaux de votes, le mercredi 20 Décembre, leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux.