Au lendemain de l'explosion dans le port de Conakry, dans la nuit de dimanche à lundi 18 décembre, le gouvernement guinéen avait ordonné la fermeture de toutes les stations services. Des stations qui ont pu rouvrir mercredi pour servir uniquement du gasoil, provoquant des mécontentements et des heurts dans plusieurs quartiers de la capitale. Ce samedi, l'essence était à son tour disponible et servie dans les stations.
Des files de voitures attendent leur tour. La tension est même montée par endroits dans les stations services de Conakry.
Ce jeune diplômé sans emploi est taxi-moto depuis la fin de ses études universitaires en 2020. Après 9 heures d'attente, il se ronge les ongles et attend sur sa moto sans vraiment d'espoir d'obtenir un litre d'essence. « Je suis venu à 8h et je n'ai pas eu, je vais rentrer à la maison et venir tôt demain matin, voire encore, tenter la chance encore voir si je pourrai avoir de l'essence. Quatre jours que je ne travaille pas, je suis à la maison. Je vis auprès de ma famille, mon père, ma mère, j'assiste la famille, parfois dans les dépenses ».
Fatigue des usagers
Somnolant à bord de son véhicule, cet automobiliste désespère et s'interroge. « Je suis depuis 6h, je suis fatigué, dégoûté, je ne sais plus ce qu'il faut faire avec cette histoire de rationnement de carburant. Regardez cette file d'attente, avec ça où l'on va ? C'est vraiment triste pour mon pays, cette crise ne trouvera pas de solution maintenant. Dans tout ça, qui pour gérer cette crise ? J'ai peur ».
Des conducteurs indisciplinés qui se servent dans plusieurs stations sont parfois à l'origine de ces longues files d'attente constatées dans la capitale guinéenne. La distribution va se poursuivre sans interruption.