Outre l'idée d'établir un dialogue avec l'univers ludique et coloré de Akacha, mais néanmoins très engagé envers des causes environnementales, sociales et politiques, l'intérêt de cette rétrospective tient particulièrement dans son objectif caritatif, car réalisée au profit de l'association Darna. Une association qui est née de la conviction que la création artistique peut venir en soutien à l'action sociale, afin de réaliser les voeux et les rêves d'enfants.
Une explosion de couleurs, de figures, de motifs, de tracés tous azimuts sur différents supports. On reconnaît d'emblée l'univers pop de l'artiste tunisien Mohamed Akacha alias Akacha. Ne vous fiez pas à l'aspect très coloré et ludique de ses oeuvres, derrière se cache un propos très engagé et pas toujours joyeux.
Un univers que l'on peut actuellement découvrir au Kram dans les locaux de la Fondation Tunisie pour le développement qui organise, avec Archivart, une exposition rétrospective de ses oeuvres.
Intitulée «Akacha fi Darna», l'exposition propose une immersion dans l'oeuvre de l'artiste, permettant d'en comprendre les enjeux, son évolution et d'aller au-delà de la forme pour essayer d'en saisir le fond qui aborde plusieurs thématiques politiques, sociales ou environnementales...
Alité pendant trois mois et demi suite à un accident, le jeune homme s'est adonné fiévreusement au dessin et c'est là que tout a commencé pour lui. Sont venues ensuite son année aux Beaux-Arts de Tunis et des années aux Beaux-Arts de l'Aquila, interrompues par un terrible séisme qui a détruit la ville dont l'école des Beaux-Arts. Akacha quitte l'Italie pour la France où Il passe des concours pour rentrer dans des écoles d'art puis rentre en Tunisie en 2009 où il s'inscrit à l'Académie d'art de Carthage, section « direction artistique de communication et de publicité». En parallèle, il s'essaye à d'autres domaines : le cinéma où il obtient un rôle aux côtés de Mouna Nourredine, Lotfi Abdelli et Jamila Chihi, en même temps qu'il est chroniqueur de radio.
En 2012, il expose ses premières toiles à Tunis et, en 2015, il expose à Paris à la Favela Chic.
L'oeuvre de Akacha peut nous renvoyer à ce qu'on appelle de nos jours le Doodle art (très populaire sur les réseaux sociaux) qui est une discipline en dessin inspirée de l'art africain et des travaux de l'artiste Keith Haring qui s'appuie sur la répétition d'un ou de plusieurs motifs en remplissant toute la surface du support.
Mais l'artiste ne se dit appartenir à aucune tendance, ne se définissant pas non plus comme street ou pop artiste. Il affirme avoir été à ses débuts fortement inspiré par Dali, et surtout Warhol et Jackson Pollock avec son dripping et son all over (Pratique artistique qui consiste à couvrir toute la surface d'un tableau sans hiérarchie de plans) et par l'art populaire de l'Afrique Subsaharienne.
Outre l'idée d'établir un dialogue avec l'univers ludique et coloré de Akacha mais néanmoins très engagé envers des causes environnementales, sociales et politiques, l'intérêt de cette rétrospective tient particulièrement dans son objectif caritatif, car réalisée au profit de l'association Darna. Une association est née de la conviction que la création artistique peut venir en soutien à l'action sociale, afin de réaliser les voeux et les rêves d'enfants.
A voir jusqu'au 31 décembre 2023.