Tunisie: Errafaha, Mnihla - Pourquoi ne pas essayer ce nouveau modèle ?

25 Décembre 2023

Les dés sont jetés. Le scrutin s'est déroulé dans le calme, sans infractions à signaler. Ayant pris le pli, les électeurs assidus ont élu leurs candidats qui siègeront au Conseil régional, même si la faible participation des votants a entaché ces élections décisives.

A vos marques, prêts, partez ! Sur les coups de 8 heures, le centre de vote qui a pris ses quartiers dans l'école primaire de Jardin d'El Menzah 2, a ouvert ses portes pour accueillir les électeurs. Dans cette localité relevant de la Imada de Errafaha (délégation de Mnihla), les élections locales démarrent sous de bons auspices. Matériel électoral installé, membres du bureau de vote et observateurs postés, tout est en ordre pour un scrutin conforme aux standards.

En cette matinée dominicale ensoleillée, la vie tourne au ralenti. Volets encore fermés, dans ces villas qui jouxtent l'établissement scolaire, les habitants font probablement la grasse matinée. Un calme règne dans cette cité-dortoir. A peine quelques minutes se sont écoulées que la première électrice a fait son apparition. Manoubia, 62 ans, femme au foyer, presse le pas comme investie d'une mission. Elle s'éclipse pour quelques instants et quitte à vive allure l'unique bureau de vote. "J'ai choisi la candidate en laquelle j'ai le plus confiance. Je la connais. C'est une personne déterminée et je pense qu'elle va faire de son mieux pour améliorer les services publics dans cette localité", témoigne-t-elle.

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Etre à l'écoute des citoyens et appliquer la loi

Sous couvert d'anonymat, un sexagénaire retraité affirme ne rater aucun scrutin et voter par habitude. Pour lui, il s'agit avant tout d'un devoir qu'il se doit d'accomplir. "J'ai pris le pli. J'ai toujours exercé mon droit électoral même avant 2011. Le nouvel élu va-t-il faire bouger les lignes? Je ne le crois pas vraiment. Tant que les Omdas et les gouverneurs n'assument pas pleinement leur rôle et ne s'acquittent pas des missions qui leur incombent, être à l'écoute des habitants et appliquent la loi dans les régions, rien ne changera", dit-il sur le ton de la confidence.

Les heures passent et les électeurs arrivent au compte-gouttes. Dans ce centre qui compte 1287 inscrits, l'absence des jeunes est tout de même frappante. Mais les participants à ces élections locales, qui se tiennent pour la première fois en Tunisie, partagent tous une conviction commune : malgré un contexte économique et social morose, ils gardent espoir et croient en des lendemains meilleurs. "Nous savons que tous les anciens modèles ont échoué. Les inégalités sociales se sont davantage creusées. Il faut se rendre dans les régions pour voir comment l'état des infrastructures s'est détérioré, comment le chômage fait des ravages.

J'ai choisi le candidat qui répond le plus à mes critères et aspirations

Alors pourquoi ne pas essayer ce nouveau modèle proposé par le Président de la République? Il faut en finir avec ces inégalités", confie un votant, ingénieur de 52 ans, venant de quitter le centre de vote. Il ajoute : "Avant de me décider, j'ai fait mes recherches et j'ai choisi le candidat qui répond le plus à mes critères et aspirations. C'est une nouvelle expérience que nous entamons avec le souhait qu'elle soit réussie".

A l'école primaire Avicenne, sise dans le quartier Errafaha, la cadence s'accélère. Le centre connaît, quant à lui, une affluence plus importante d'électeurs. Kamel Landolsi, chef du centre, s'affaire à orienter les électeurs vers les bureaux de vote et veille au grain pour que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions. " Le scrutin a débuté dans de bonnes conditions.

Le centre a ouvert ses portes à l'heure et tout est en marche. Nous avons enregistré un taux de participation acceptable, en attendant que le nombre de votants augmente au cours de la journée. La bonne nouvelle, c'est que les populations participantes à ce scrutin sont diversifiées.

Nous avons même enregistré la participation de jeunes qui ont répondu présents à ce rendez-vous électoral", affirme le chef de ce centre qui compte au total 4341 inscrits et trois bureaux de vote. Emna, une retraitée de 67 ans, habitant ce quartier populaire aux confins de la cité résidentielle, partage son optimisme et appelle de ses voeux à une amélioration de la situation économique et sociale du pays. "Tous ceux pour lesquels nous avons voté, nous ont déçus. Ils ont priorisé leurs propres intérêts. Nous plaçons notre confiance en notre Président Kaïs Saïed et en ce nouveau processus qu'il a initié. J'espère que la situation se décantera et que les nouveaux élus oeuvreront à servir la patrie", confie-t-elle.

Si les témoignages recueillis laissent entrevoir une certaine confusion, notamment quant au rôle des membres des conseils locaux, ils dévoilent néanmoins un optimisme de certains électeurs assidus qui y croient. Cependant, le désintérêt des jeunes demeure le fait saillant qui caractérise ces élections locales, les premières du genre dans le pays .

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