L'association des jeunes sociologues (AJS) a organisé récemment des sensibilisations de masse et un focus group dans les villages de Makola et La Loémé, dans le district de Hinda, département du Kouilou, à la faveur de la Journée internationale de la jeune fille.
L'activité a été organisée dans le cadre de la mise en oeuvre du projet « Kutelema na kuniokama ya ba kento», entendez, « Levons-nous contre la maltraitance des femmes », mis en oeuvre par l'AJS en collaboration avec la fondation Avsi, demandeur principal du projet financé par l'Union européenne. Elle a eu lieu dans les villages de Makola et la Loemé en raison de plusieurs facteurs socio-culturels non négligeables qui exposent les jeunes filles de ces contrées à plusieurs dangers, à savoir l'éloignement du collège les obligeant à vivre loin des parents en louant des maisons avoisinantes ou ense faisant héberger par des tiers, précarité des parents, vulnérabilité, harcèlement de toutes sortes... Autant de facteurs défavorisant qui les exposent à l'inceste et à la pédophilie.
La définition des concepts « inceste et pédophilie », thème du jour, a été faite par les membres de l'AJS en ouverture des échanges qui ont eu lieu dans un esprit participatif. De nombreux témoignages recueillis lors de ce focus corroborent ce constat. En effet, des jeunes filles ont reconnu être victimes de ces pratiques avilissantes mais n'osent pas les dénoncer par peur de représailles et de railleries.
Celles vivant dans des foyers, par exemple, ont affirmé subir plusieurs violences telles la battue, les tortures morales ou physiques, les sévices corporelles, les relations sexuelles forcées à cause de leur vulnérabilité et de leur mutisme. De ces pratiques négatives et rébarbatives s'en suivent des grossesses indésirables, des mariages précoces et aussi des maladies sexuellement transmissibles. Une sensibilisation faite dans le but de contribuer à la réduction des cas des violences faites aux filles dans le département du Kouilou et dans le district de Hinda, mais aussi prévenir les violences ayant pour base le genre auprès des jeunes filles.
Signalons que l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a proclamé la Journée internationale de la jeune fille qui est célébrée le 11 octobre de chaque année par les pays membres. Ainsi, elle invite les gouvernements, les organismes internationaux et les organisations non gouvernementales à organiser des activités de sensibilisation à la problématique des violences faites aux jeunes filles dans le but d'impliquer les communautés, les pouvoirs publics, les organismes nationaux et internationaux dans la mise en oeuvre des actions qui visent à assurer la prévention, la prise en charge et la protection des filles exposées à ces violences.