Les autorités de transition du Niger suspendent toute forme de coopération avec l'Organisation internationale de la Francophonie, l'OIF. Annonce faite à Niamey dimanche 24 décembre dans un communiqué du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie). Une riposte à la décision du mardi 19 décembre, jour où le Conseil permanent de la Francophonie, réuni en visioconférence, a décidé de suspendre le Niger des instances de la Francophonie, dénonçant le coup d'État du 26 juillet et appelant à libérer le président renversé Mohamed Bazoum, en résidence surveillée depuis maintenant cinq mois. Mais pour les nouvelles autorités de Niamey, l'OIF s'est décrédibilisée.
Une coquille vide, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. C'est ainsi que Niamey décrit ce qu'est devenue l'Organisation internationale de la Francophonie.
Par la voix du Colonel-Major Abdourahamane Amadou Djibo, le CNSP et le gouvernement du Niger rappellent qu'à l'origine, avant l'OIF, il y a eu l'ACCT (Agence de coopération culturelle technique), dont l'acte de naissance - 1970 - a été signé, justement, à Niamey.
Cette coopération entre gouvernements basée sur le partage d'une langue commune, c"était d'abord une idée des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle : le Nigérien Hamani Diori, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien, Habib Bourguiba et le prince Norodom Sihanouk du Cambodge.
Dans leur communiqué, le CNSP et le gouvernement du Niger déclarent que la Francophonie n'est plus un instrument de réconciliation. Mais un instrument utilisé par la France pour défendre ses intérêts, faire avancer ses pions en Afrique. Et que la décision de suspendre le Niger de la coopération multilatérale répond « aux diktats et aux intérêts de la France ».
Dans leur communiqué, les autorités de transition du Niger appellent à une décolonisation des esprits et à la promotion des langues nationales « conformément aux idéaux des pères fondateurs du panafricanisme ».