Un divorce définitivement acté par la fermeture de l'ambassade de France au Niger et le départ des derniers militaires du pays, le 22 décembre.
Les derniers militaires français déployés au Niger ont quitté le pays le 22 décembre, actant le divorce entre Paris et le gouvernement de transition. Le retrait des 1500 soldats et aviateurs français du Niger, le dernier pays allié de Paris au Sahel, fait suite à ceux du Mali et du Burkina Faso, où la France a également été poussée vers la sortie par des militaires hostiles. Après un bras de fer de deux mois avec les nouvelles autorités au Niger, qui ont dénoncé plusieurs accords militaires avec Paris, le président français, Emmanuel Macron, avait fini par annoncer fin septembre le départ des troupes françaises de ce pays "d'ici la fin de l'année".
Défi logistique pour le retrait des troupes
L'ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, expulsé par les nouvelles autorités, a quitté le pays fin septembre, après des semaines où il avait été coincé à l'intérieur de la représentation diplomatique. Paris a décidé de fermer son ambassade à Niamey, où " elle n'est plus en capacité de fonctionner normalement", a-t-on appris de sources diplomatiques, actant définitivement un divorce entre les deux pays. La manoeuvre de retrait des troupes françaises, débutée en octobre, a représenté un défi logistique, impliquant en partie un périple de 1700 km sur des routes et pistes où sévissent des groupes jihadistes, pour rejoindre la N'Djamena, au Tchad, où se trouve le commandement des forces françaises au Sahel. Une partie des containers français sera acheminée par voie terrestre de N'Djamena vers le port de Douala, au Cameroun, un trajet d'environ 1500 km, avant de prendre le chemin de la France par voie maritime.
Rapprochement avec la Russie
Au Niger, le gros lot des troupes françaises était déployé sur la base aérienne de Niamey et le reste aux côtés des forces nigériennes sur deux postes avancés dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, considérée comme un refuge de groupes liés à Al-Qaïda et l'Etat islamique. Depuis le coup d'Etat au Niger qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, les généraux nigériens au pouvoir ont rompu les liens avec plusieurs partenaires occidentaux et se sont rapprochés des Russes. Début décembre, Niamey a annoncé mettre fin à deux missions, civile et militaire, de l'Union européenne. Les Etats-Unis et l'Allemagne se sont dits prêts à reprendre les discussions avec les Nigériens.